Un artisanat sous contrainte ? Expressions ou restrictions liées à l'art dans la production de parure en verre du second âge du Fer

International audienceLes perles et bracelets en verre celtiques ont longtemps été considérés par les archéologues comme des objets de pacotilles, babioles qui ne pouvaient être que féminines ou enfantines. Leur étude technologique a cependant permis de repenser leurs valeurs et les éléments d’identités qu’ils pouvaient véhiculer. Pour les sociétés laténiennes, le verre est une matière importée d’Égypte et du Proche-Orient, une matière probablement coûteuse dont l’acquisition nécessite un commerce méditerranéen. Les études des techniques de fabrication des bracelets et des perles en verre révèlent aussi que les verriers gaulois détenaient des savoir-faire complexes à acquérir et des spécialisations techniques exprimées à travers les différents motifs décoratifs des bracelets. Grâce à la reconstitution des différentes chaînes opératoires, il est désormais possible de percevoir l’évolution technique de la production et d’identifier dans l’évolution typologique ce qui dépend des savoir-faire des artisans. Dès lors, il devient également possible de distinguer des restrictions techniques qui vont permettre d’identifier des décisions stylistiques ou économiques. L'objectif de cette communication est ainsi d'interroger la place de l'art visuel dans la production de ces objets et de leurs évolutions. Quelles sont les symboliques liées à ces objets, à leurs formes mais aussi à leurs couleurs ? Comment peut-on les appréhender ? Quelles sont les évolutions et les restrictions de la production liée à des expressions stylistiques, visuelles ou symboliques ? Dès lors, c'est la relation entre artisans, sociétés et pouvoirs qui s'interrogent : la représentation symbolique est-elle imposée à l'artisan ? À quel moment peut-on distinguer les productions des artisans devenus artistes, de celles imposées par les commanditaires