Enquête sur la survenue d’intoxications après l’utilisation d’huiles essentielles, comparaison avec les données du CAP d’Angers (2017-2018)

National audienceObjectifs : Les médecines non conventionnelles ne sont pas dénuées de toxicité et il est pertinent d’établir un état des lieux des connaissances du grand public vis-à-vis des huiles essentielles. Il s’agit d’identifier le profil des victimes d’une intoxication, les voies d’administration et les symptômes ainsi que les huiles essentielles incriminées.Méthodes : Deux enquêtes, à destination du grand public et des professionnels de santé, ont été diffusées (janvier-mars 2019). En complément, les données du centre antipoison d’Angers sur la période 2017-2018 ont été analysées et comparées avec les données de notre enquête.Résultats : Nos enquêtes rassemblent 623 et 59 réponses. Les données du centre antipoison d’Angers recensent 741 intoxications. Les précautions d’emploi et les contre-indications des huiles essentielles sont peu connues puisque 5% des répondants les identifient correctement. Nos données mettent en évidence qu’une utilisation en mélange augmente le risque d’intoxication (p < 0,02). Les huiles essentielles les plus citées en cas d’intoxication sont l’Eucalyptus, le Tea tree et la Lavande. Les symptômes occasionnés concernent majoritairement une application cutanée (75%) et restent de courte durée et sans gravité. Lors d’une déclaration au centre antipoison d’Angers, ces mêmes huiles essentielles sont impliquées, la voie orale est majoritaire utilisée (70%) et les symptômes répertoriés pour 74% des intoxications concernent des douleurs oropharyngées, oculaires, abdominales et cutanées.Conclusion : La délivrance des huiles essentielles n’est pas anodine et les données obtenues tant à travers l’enquête que le traitement des données du centre antipoison d’Angers montrent qu’elles doivent être utilisées avec prudence