Effet du phéochromocytome sur la variabilité sinusale. Revue systématique et méta-analyse

Introduction: pheochromocytoma is a catecholamine-producing tumor, that may alter cardiovascular activity. Conveniently, sympathovagal activity can be measured non-intrusively and pain-free through heart rate variability (HRV).Objective: to conduct a systematic review and meta-analysis on the impact of pheochromocytoma on HRV parameters.Methods: PubMed, Cochrane, Embase and Google Scholar were searched until 12th September 2022 for articles reporting HRV parameters in pheochromocytoma patients. Random-effects meta-analysis were conducted on each HRV parameters stratified on pheochromocytoma patients and controls and then comparing these two groups: RR intervals (or Normal-to-Normal intervals-NN), SDNN (Standard Deviation of RR intervals), RMSSD (square root of the mean difference of successive RR intervals), pNN50 (percentage of RR intervals with >50ms of variation), LF (low-frequency) and HF (high-frequency), and LF/HF.Results: we included six studies for a total of 178 patients: 94 with pheochromocytoma and 84 controls. Compared to controls, pheochromocytoma patients had higher vagal activity with higher HF (ES=0.50, 95CI 0.04 to 0.96) and rMSSD (1.22, 0.09 to 2.35), and a tendency for higher pNN50 (1.14, -0.14 to 2.41). The sympathovagal balance tended to be higher in pheochromocytoma patients compared to controls with a tendency for a decreased LF/HF (-0.97, -2.03 to 0.09). Pheochromocytoma patients also tended to have lower RR-intervals then controls (-0.39, -0.86 to 0.07). Sympathetic activity (LF and SDNN) did not differ between pheochromocytoma and controls.Conclusion: paradoxically, pheochromocytoma patients have higher HRV. The sympathovagal balance may be explained by a desensitization of beta-adrenergic receptors consecutive to chronic high levels of catecholamine.Introduction : le phéochromocytome est une tumeur de la médullosurrénale produisant des catécholamines pouvant perturber l'activité cardiovasculaire. De manière pratique, l'activité sympathovagale peut être mesurée de manière non intrusive et indolore par la variabilité sinusale de la fréquence cardiaque.Objectif : nous avons conduit une revue systématique et une méta-analyse afin de déterminer l'impact du phéochromocytome sur les paramètres de la variabilité sinusale.Méthode : les bases de données PubMed, Cochrane, Embase et Google Scholar ont été interrogées jusqu’au 12 septembre 2022 pour recueillir les articles rapportant les paramètres de la variabilité sinusale chez les patients atteints de phéochromocytome. Une méta-analyse a été mené sur chaque paramètre de la variabilité sinusale stratifié sur les patients atteints de phéochromocytome et les témoins, puis en comparant ces deux groupes : l’intervalle de temps moyen entre deux complexes QRS successifs (RR), l’écart type des intervalles R - R normaux (SDNN), le pourcentage de R - R successifs différant de plus de 50 ms (pNN50), la racine carré de la différence des intervalles R - R successifs au carré (rMSSD), la composante basse fréquence (LF), la composante haute fréquence (HF) et le ratio de ces deux dernières (LF/HF).Résultats : nous avons inclus six études pour un total de 178 patients : 94 atteints de phéochro-mocytome et 84 témoins. Comparés aux témoins, les patients atteints de phéochromocytome avaient une activité vagale plus élevée avec une HF (ES = 0,50, 95CI 0,04 à 0,96) et une rMSSD (1,22, 0,09 à 2,35) plus élevées, et une tendance à un pNN50 majoré (1,14, - 0,14 à 2,41). L'équilibre sympathovagal avait tendance à être augmenté chez les patients atteints de phéochromocytome par rapport aux témoins, avec une tendance à une diminution du LF/HF (- 0,97, - 2,03 à 0,09). Les patients atteints de phéochromocytome ont également tendance à avoir des intervalles RR plus faibles que les témoins (- 0,39, - 0,86 à 0,07). L'activité sympathique (LF et SDNN) ne différait pas entre les patients atteints de phéochromocytome et les contrôles.Conclusion : paradoxalement, les patients atteints de phéochromocytome présentaient une variabilité sinusale plus élevée. L'équilibre sympathovagal peut être expliqué par une désensibilisation des récepteurs bêta-adrénergiques consécutive à une imprégnation chronique excessive de catécholamine