Vers une éthique de l’automatisation: un saut épistémique?

L'article fait partie du numéro 3 de la revue POLETHIS, éditée par le Conseil pour l’éthique de la recherche et l’Intégrité scientifique de l’Université Paris-Saclay.Le questionnement relatif à la démarche scientifique de l’informatique auquel nous nous intéressons relève de l’épistémologie et de l’éthique. C’est l’intelligence artificielle (IA), notamment par l’utilisation d’algorithmes d’apprentissage automatique avec des grandes masses de données, qui est à l’origine de ce questionnement. En effet, depuis que ces algorithmes fournissent des performances qui dépassent, parfois, celles d’experts humains (imagerie médicale), il n’est pas un domaine auquel ils n’aient pas été appliqués. Dès lors que ces domaines touchent à des sujets sensibles tels que celui de la santé ou de la justice, des questions d’ordre épistémologique et éthique se posent.Le manque de transparence et les biais des données d’entraînement de ces algorithmes, l’atteinte à la vie privée causée par la collecte des données, le remplacement des emplois par les algorithmes et les risques liés, notamment, aux véhicules autonomes et aux armes létales, ne constituent que la partie visible de l’iceberg des problèmes posés