Le rôle des connaissances graphotactiques et morphologiques dans l’acquisition de l’orthographe lexicale : Le cas des contraintes graphotactiques et des contraintes de genre dans l’utilisation du e muet à la fin des noms. Actes XXII° Rencontres Internationales d’Orthophonie.

International audienceCet article commence par une revue des études portant sur l’influence des connaissances graphotactiques et morphologiques dans l’acquisition de l’orthographe lexicale. Il se poursuit par la présentation d’une expérience examinant si des élèves français de CM2 sont sensibles au fait que la probabilité d’occurrence d’un -e muet final varie en fonction de contraintes graphotactiques (-e survient souvent après un -i ou un -u mais jamais après un -a ou un -o) et de genre (environ deux tiers des noms féminins se terminent par un -e muet et, inversement, environ deux tiers des noms masculins ne se terminent pas par un -e muet). Les élèves devaient indiquer l’orthographe la plus appropriée parmi des paires de pseudo-mots homophones dont l’orthographe ne différait que par la présence / absence d’un -e muet final dans des contextes graphotactiques compatibles ou non avec un -e muet final, les pseudo-mots étant précédés d’un article neutre (« l’ »), féminin (« la » ou « une ») ou masculin (« le » ou « un »). Les résultats montrent une influence des contraintes graphotactiques, une influence des contraintes de genre, une diminution, mais pas de suppression, des contraintes de genre par les contraintes graphotactiques. Ces résultats soulignent l’importance de prendre en compte l’influence des régularités graphotactiques dans l’acquisition de l’orthographe lexicale et de considérer l’influence de celles-ci conjointement avec d’autres régularités du langage écrit, notamment morphologiques