Consolidation mnésique à long terme de nouveaux mots et influence de la composante émotionnelle sur la mémorisation du lexique

Ce mémoire s’intéresse aux facteurs impliqués dans la consolidation mnésique de nouveaux mots chez des enfants âgés entre 8 et 12 ans. Il examine, plus particulièrement, si certains de ces facteurs expliquent la grande variabilité interindividuelle observée fréquemment dans l’acquisition lexicale d’enfants au développement typique et avec un diagnostic de dyslexie. En référence à une abondante littérature sur l’influence du sommeil, des conditions d’encodage, des connaissances lexicales préexistantes et de la composante émotionnelle sur le processus de consolidation, nous émettons plusieurs hypothèses relatives à une amélioration des mesures de consolidation après le sommeil en comparaison aux mesures à 30 minutes ; cette amélioration sera d’autant plus marquée chez les enfants qui arborent un lexique plus riche et soumis à un encodage l’après-midi et pour les mots associés à une valence émotionnelle. Les analyses statistiques effectuées indiquent que les mesures de consolidation s’améliorent effectivement après des périodes de sommeil. Les enfants présentant les connaissances lexicales préexistantes les plus riches bénéficient effectivement d’un avantage. Les capacités en mémoire de travail jouent également un rôle déterminant dans la consolidation. En revanche, ni l’horaire d’encodage ni la teneur émotionnelle associée aux mots n’influencent ce processus. Ces résultats contribuent à la validation de l’effet Matthieu en matière lexicale et soutiennent le déploiement d’interventions directes d’acquisition de vocabulaire en milieu préscolaire et scolaire.