Il n'y a qu'un seul Dieu, c'est le seul Julien Auguste !

Dans les années 1900, le Père J. Germer-Durand et V. Chapot attiraient l'attention du monde savant sur une série d'inscriptions en l'honneur de Julien, rédigées en grec et gravées sur des bornes milliaires de la voie Gerasa-Philadelphia (Jerash-Amman). Ces textes ne s'apparentent pas en effet aux inscriptions qu'on relève habituellement sur les milliaires. Dans le cadre de la mission archéologique française de Jerash, qui a vu l'étude à nouveaux frais de cette voie antique, nombre de milliaires, anciennement lus mais perdus, et d'autres, inédits, ont été découverts. Parmi ces textes inédits, six concernent Julien et portent ainsi à quinze le nombre d'inscriptions à l'Apostat actuellement connues sur cette voie. Elles ne livrent pas un texte unique, mais plusieurs formulaires. Néanmoins, ce lot est cohérent. Gravées sur d'anciennes bornes milliaires, ces inscriptions viennent s'ajouter, voire se superposer, à une ou plusieurs inscriptions antérieures ou profiter de zones déjà ravalées. Ces textes, toujours brefs (3 ou 4 lignes), rédigés en grec, ne s'apparentent pas aux inscriptions, toujours en latin, que portent les milliaires de la province : on n'y trouve ni évocation de travaux routiers, ni titulature de l'empereur, ni mention de distance. Il s'agit d'acclamations en l'honneur de l'empereur qu'il faut placer sous son règne, entre novembre 361 et décembre 363