Adaptation et modernité dans le cinéma italien d’après-guerre: La Terre tremble (Visconti, 1948), La Fille de Parme (Pietrangeli, 1963)

This article aims to reconsider the role of adaptation in the development of modern Italian cinema, from the neorealist season to the auteur cinema of the 1960s. If the new post-war realism seems to celebrate “purity” of a de-dramatized representation of reality, it is far from inducing a renunciation of the artifices of screenwriting. Neorealism is largely based on film adaptations, as evidenced by masterpieces such as Ossessione (Visconti, 1943) or Le Voleur de bicyclettes (De Sica, 1948). From the comparative analysis of La Terre tremble (Visconti, 1948) and La Fille de Parme (Pietrangeli, 1963), it is a question of considering Italian modernity under the terms of the novel: against the principle of fidelity, the practice of adaptation puts the causality of the cinematographic narrative into crisis, which accesses the indeterminacy of the modern novel.Cet article invite à reconsidérer la part de l’adaptation dans l’élaboration du cinéma moderne italien, depuis la saison néoréaliste jusqu’au cinéma d’auteur des années 1960. Si le nouveau réalisme d’après-guerre semble célébrer la « pureté » d’une représentation dédramatisée du réel, il est loin d’induire un renoncement aux artifices de l’écriture scénaristique. Le néoréalisme se fonde très largement sur des adaptations cinématographiques, comme en témoignent des chefs d’œuvre tels que Les Amants diaboliques (Visconti, 1943) ou Le Voleur de bicyclettes (De Sica, 1948). À partir de l’analyse comparée de La Terre tremble (Visconti, 1948) et de La Fille de Parme (Pietrangeli, 1963), il s’agit d’envisager la modernité italienne sous les termes du roman : à rebours du principe de fidélité, la pratique de l’adaptation met en crise la causalité du récit cinématographique, qui accède à l’indétermination du roman moderne