Violence politique au Pays basque : la fin d'un conflit ? Regards d'ex-militants clandestins

Salués par l’opinion publique internationale, le désarmement d’ETA puis son autodissolution, ont eu lieu, respectivement en 2016 et en 2018, après un processus de plusieurs années. Ce dernier a pourtant soulevé de nombreuses critiques interrogeant l’avenir et la pérennité du « processus de paix ». Pour analyser cette dernière, nous avons mené une enquête qualitative auprès de 69 militants anciennement impliqués dans des organisations illégales basques. Si un tiers d’entre eux se satisfait du processus, surtout parmi les plus anciennes générations, les deux tiers en sont critiques voire le condamnent. Nous exposerons à la fois les formes de sublimation sous-tendant ces appréciations positives et les accusations formulées à l’égard du processus de paix pour enfin nous interroger sur l’avenir du conflit au Pays basque.Welcomed by international public opinion, ETA’s disarmament and then its self-dissolution took place in 2016 and 2018 respectively, after a process lasting several years. However, the latter had raised many criticisms about the future and sustainability of the “peace process”. To analyse this sustainability, we conducted a qualitative survey with 69 activists formerly involved in illegal Basque organisations. While one third of them are satisfied with the process, especially among the older generations, two thirds are critical or even condemn it. We will present both the forms of sublimation underlying these positive assessments and analyse the accusations made against the peace process. Finally we will examine the future of the conflict in the Basque country