Approcher l’écriture du français au préscolaire en développant des procédures linguistiques efficientes

International audienceApproaching French writing in preschool context by developing efficient linguistic procedures. This article is part of a larger research project which analyses the acquisition of French writing by young pupils within the context of regular practice of approached writing. The present study compares two corpora comprising the writings and associated explanations of some sixty pupils who have practiced these approached spelling throughout a school year, as well as a control group of as many pupils with no exposure to the method. The pupils in the two groups attend two schools in the Western suburbs of Paris, which are part of the "Priority Education Network". At the end of the school year, the results showed that the pupils in the first group, whose teachers have been trained in these invented spelling methods, developed scriptural and metalinguistic skills at a much higher level than those in the second group. The speed and depth at which they assimilated the phonographic dimension and perceived the regular or non-regular linguistic forms is much higher. At the same time, they also integrated other specific components such as morphography. Conversely, the pupils in the second group, who were not initiated into these autonomous writing-encoding activities, did not develop much in their conceptions of writing; they were content to write graphs that displayed no connection with the spoken word and often had no semiographic purpose. This study extends and clarifies previous research demonstrating that these writing activities with teacher support, explanatory verbalizations by pupils and a return to the norm have a positive impact on the acquisition of reading and writing.Cet article s’inscrit dans une recherche plus large qui analyse l’acquisition de l’écriture du français par de jeunes élèves, dans le cadre de pratiques régulières d’écritures approchées. La présente étude compare deux corpus comprenant les écrits et explications associées d’une soixantaine d’élèves ayant pratiqué ces écritures approchées tout au long d’une année scolaire, avec autant d’élèves qui n’en n’ont pas bénéficié. Les élèves des deux groupes sont scolarisés dans deux écoles de la banlieue ouest de Paris, inscrites en Réseau d’éducation prioritaire. En fin d’année scolaire, les résultats montrent que les élèves du premier groupe, dont les enseignantes ont été formées à ces écritures approchées, développent des compétences scripturales et métalinguistiques bien supérieures aux seconds. Ils investissent plus rapidement et massivement le domaine phonographique et en perçoivent les formes linguistiques régulières ou non, tout en intégrant d’autres composantes spécifiques comme la morphographie. À l’inverse, les élèves du deuxième groupe, non initiés à ces activités d’écriture-encodage autonomes, évoluent peu dans leurs conceptions de l’écriture de leur langue ; ils se contentent d’inscrire des graphes sans lien avec l’oral et souvent sans visée sémiographique. Cette étude prolonge et précise de précédentes recherches qui montrent que ces activités d’écriture avec un étayage de l’enseignant, les verbalisations explicatives des élèves et un retour à la norme ont un impact positif sur l’acquisition de la lecture-écriture