Cenotaphs in Ancient Greece, from the Archaic to the Hellenistic period

Cette thèse étudie les cénotaphes, tombes sans corps, de leurs premières attestations au VIIe siècle av. J.-C. à la fin de l’époque hellénistique dans le monde grec antique. Un corpus croisant sources littéraires, archéologiques et épigraphiques en recense les attestations avérées et présumées. L’étude pose la question de savoir si ceux-ci étaient considérés comme des tombes à part entière par les Grecs. La première partie propose une synthèse des sources pour définir les caractéristiques des cénotaphes et établir des critères d’identification. La deuxième partie reprend l’étude des monuments attestés dans une perspective diachronique. Elle montre que, de l’époque archaïque à l’époque hellénistique, l’accroissement du nombre de cénotaphes témoigne de l’élargissement au sein des sociétés grecques de l’accès à une sépulture formelle, tandis que l’évolution des épitaphes traduit le souci croissant d’honorer individuellement chaque défunt. De nouveaux usages, notamment l’érection de cénotaphes qui redoublent des tombes, mettent en lumière les enjeux mémoriels et honorifiques de ce type de monument. L’appropriation du thème du cénotaphe par les poètes hellénistiques est l’objet d’une troisième partie : elle montre comment le genre littéraire de l’épigramme s’affranchit des usages des épitaphes sur pierre, qui en retour s’inspirent des créations littéraires. Enfin, est brièvement posée la question de l’existence de cénotaphes, reconnus comme tels par les Anciens, pour les héros. Cette thèse entend ainsi contribuer à l’étude des rites funéraires en Grèce antique en se focalisant sur un cas limite qui permet de mettre en lumière les fonctions rituelles, mémorielles voire honorifiques dévolues aux sépultures.This thesis focuses on cenotaphs, tombs without corpse, from the first attested in the 7th century BC to the Hellenistic age in the ancient Greek world. A corpus crossing literary, epigraphical and archaeological sources lists the proven or presumed attestations. The study raises the question of whether they were considered by Ancient Greeks as tombs. The first part offers a synthesis of available sources to draw the characteristics of cenotaphs and define identification criteria. The second part studies the monument in a diachronic perspective. It shows that, from the Archaic to the Hellenistic period, , the increase in the number of cenotaphs testifies to the widening of access to a formal burial within Greek societies, while the evolution of epitaphs reflects the growing concern to honor each deceased individually. New uses, notably the erection of cenotaphs for deceased who have a tomb, highlight the memorial and honorific stakes of this type of monument. The appropriation of the theme of the cenotaph by Hellenistic poets is the subject of a third part: it shows how the literary genre of the epigram frees itself from the uses of epitaphs on stone, which in return are inspired by literary creations. Finally, the question of the existence of cenotaphs, recognized as such by the Ancients, for heroes is briefly addressed. This thesis thus intends to contribute to the study of funerary rites in ancient Greece by focusing on a borderline case that sheds light on the ritual, memorial and even honorific functions assigned to the tombs