La figure littéraire du paria mérite mieux que l’indifférence générale. Apparue à la fin du XVIIIe siècle, elle est peut-être la figure la plus importante de la littérature romantique, marquée par l’orientalisme et l’ouverture à l’altérité. Le mot « paria » est mentionné dans un texte français dès 1673, l’année même de l’ouverture du comptoir français de Pondichéry. Mais la représentation du paria est recréée par l’Occident romantique : elle donne à voir une personne que son destin condamne à une marginalité et des souffrances extrêmes à cause de vertus exceptionnelles auxquelles elle ne renonce pas, ce qui lui confère une grandeur paradoxale. Le paria se voit ainsi attribuer les plus grandes qualités morales, c’est-à-dire chrétiennes dans ...