Cohabitation entre homme et faune sauvage : impacts des activités humaines sur la gestion du compromis « risque-acquisition des ressources » chez le chevreuil

Wild populations are increasingly under severe pressure from predation linked to human activities, which are the source of multiple stress factors forwild populations. Because it is nearly impossible for most organisms to satisfy all of their basic activities (food, reproduction, rest, etc.) withoutrun the risk of predation, they often face trade-offs. Especially in the feeding process, animals have to make trade-offs between acquiring resourcesgood qualities and avoidance of the risk of predation or disturbance, because the best resources are generally associated with a higher risk of predation. One of the ways in which animals can resolve this trade-off is by modifying their patterns of use of habitats. In this thesis we are interested in the Deer-Human system for understand how human activities can impact patterns of use and selection of different habitats. The population of roe deer studied evolves in a landscape fragmented and highly anthropized, representative of modern agricultural landscapes. The follow-up since more than 10 years of this population, with more than 300 animals captured and fitted with GPS collars, offers us a unique opportunity to better understand the mechanisms underlying the strategies adopted by individuals within the “risk – acquisition of resources” trade-off.We have thus shown that the "risk-acquisition of resources" trade-off affects habitat selection patterns differently according to spatio-temporal variations in the intensity of the risk and the availability of resources.All of our work has also allowed to highlight the impact of environmental factors, such as the hunting season or the time of day, but also the impact of internal factors, such as the status reproductive or stress sensitivity of individuals (probably related to their personality), on the habitat use strategies. Strategies for the use of habitats therefore result complex interactions between external and internal factors and can potentially have significant consequences on the adaptive value of individuals and, ultimately, on the dynamics populations. Taking into account all of these factors, and in particular the variability inter-individual in strategies for the use of habitats, should make it possible to improve the tools for the management and conservation of wild ungulate populations.Les populations sauvages sont de plus en plus soumises à d’importantes pressions de prédation en lien avec les activités humaines, qui sont la source de multiples facteurs de stress pour les populations sauvages. Parce qu’il est quasiment impossible pour la plupart des organismes desatisfaire l’ensemble de leurs activités fondamentales (alimentation, reproduction, repos,…) sans encourir un risque de prédation, ils sont souvent confrontés à des compromis. Notamment dans le processus d’alimentation, les animaux doivent faire des compromis entre l’acquisition de ressources de bonnes qualités et l’évitement du risque de prédation ou de dérangement, car les meilleurs ressources sont généralement associées à un risque de prédation plus fort. Une des manière dont les animaux peuvent résoudre ce compromis est par la modification de leurs patrons d’utilisation des habitats. Dans cette thèse nous nous sommes intéressés au système Chevreuil-Homme pour comprendre comment les activités humaines peuvent impacter les patrons d’utilisation et de sélection des différents habitats. La population de chevreuils étudiée évolue dans un paysage fragmenté et fortement anthropisé, représentatif des paysages agricoles modernes. Le suivi depuis plus de 10 ans de cette population, avec plus de 300 animaux capturés et équipés de colliers GPS, nous offre une opportunité unique de mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent les stratégies adoptées par les individus au sein du compromis « risque – acquisition des ressources ».Nous avons ainsi montré que le compromis « risque-acquisition des ressources » affecte différemment les patrons de sélection des habitats en fonction des variations spatio-temporelles dans l’intensité du risque et la disponibilité des ressources. L’ensemble de nos travaux a égalementpermis de mettre en évidence l’impact de facteurs environnementaux, tels que la période de chasse ou le moment de la journée, mais également l’impact de facteurs internes, tels que le statut reproducteur ou la sensibilité au stress des individus (probablement liée à leur personnalité), sur lesstratégies d’utilisation des habitats. Les stratégies d’utilisation des habitats résultent donc d’interactions complexes entre les facteurs externes et internes et peuvent avoir potentiellement des conséquences importantes sur la valeur adaptative des individus et, à terme, sur la dynamiquedes populations. La prise en compte de l’ensemble de ces facteurs, et notamment de la variabilité inter-individuelle dans les stratégies d’utilisation des habitats, devrait permettre d’améliorer les outils de gestion et de conservation des populations d’ongulés sauvages