« A-t-on suffisamment rendu grâce à la générosité de M. Jacques Doucet ? » Récits médiatiques autour de la Bibliothèque d’art et d’archéologie dans la première moitié du XXe siècle

International audienceFounded by couturier and art collector Jacques Doucet, the first Parisian library specifically dedicated to art history and archaeology opened its doors to the public in 1909. Less than a decade later, this private institution became public when the patron donated the “bibliothèque d'art et d'archéologie” to the University of Paris. The interwar period saw the complex status of the library regularly discussed, particularly in the press. Throughout the first half of the twentieth century, the institution created by Doucet was indeed the subject of extensive media coverage, which included both detailed analytical articles and shorter factual mentions presenting the activities of the library and its staff. Based on a qualitative and quantitative analysis of more than six hundred articles, this study questions the evolution of the public identity of the institution through the prism of its press coverage. Chiefly scrutinized topics include the recurring motifs of these texts, the role of various actors in the media construction of the library's history, and the usage of these narratives, especially in contexts of prospective discussions.Née de l'initiative individuelle du couturier et collectionneur Jacques Doucet, la première bibliothèque parisienne spécifiquement dédiée à l'étude de l'histoire de l'art et de l'archéologie ouvre ses portes au public en 1909. Moins d'une décennie plus tard, cette institution privée devient publique lorsque le mécène fait don de sa bibliothèque d'art et d'archéologie à l'université de Paris. Durant l'entre-deux-guerres, le statut complexe de l'établissement est alors régulièrement discuté, notamment dans la presse. Tout au long de la première moitié du XXe siècle, l'institution créée par Doucet fait en effet l'objet d'une couverture médiatique importante, qui comprend des articles analytiques détaillés ainsi que des mentions plus courtes présentant factuellement les activités de la bibliothèque et de son personnel. En s'appuyant sur l'analyse qualitative et quantitative d'un corpus de plus de six cents articles, cette contribution interroge l'évolution de l'identité publique de l'institution au prisme de son traitement dans la presse. Elle étudie notamment les motifs récurrents de ces textes, le rôle de divers acteurs dans la construction médiatique de l'histoire de la bibliothèque, ainsi que l'utilisation faite de ces récits, en particulier dans le cadre de discussions prospectives