Les troubles cognitifs dans l’aphasie chronique post-avc de l’adulte : focus sur les potentielles relations entre anomie et difficultés exécutives

Introduction : au-delà des troubles langagiers affectant environ un tiers des patients atteints d’accident vasculaire cérébral (AVC), le fonctionnement exécutif peut être atteint par la pathologie et entraver les possibilités de récupération du patient.Matériel et méthode : sept patients adultes aphasiques chroniques post-AVC sont évalués en dénomination orale via le test DO80, en inhibition et en flexibilité mentale via les tests TMT B, CASP items 4 et 5.Les patients sont testés deux fois, à quatre mois d’intervalle. À chaque phase de test, des scores et des temps de passation sont recueillis afin d’établir des comparaisons inter- et intra- patients.Résultats et discussion : lors des deux phases de test, deux groupes de patients sont distingués : trois sujets anomiques et quatre sujets non anomiques. Aussi, leur capacité de dénomination orale se lit sur leur score d’exactitude et sur leur temps de passation. En ce qui concerne leurs performances exécutives, cinq patients sur sept répondent à l’hypothèse suivante lors de la première phase d’évaluation : si le patient présente une anomie, alors il présente des difficultés exécutives. Lors de la deuxième phase de test, six patients sur sept confirment cette hypothèse. Parmi les trois patients anomiques, il est difficile de déterminer si l’évolution de leurs capacités de dénomination orale est en corrélation avec la performance de leur fonctionnement exécutif. En effet, un patient ayant vu ses capacités de dénomination orale progresser avait un bon niveau de fonctionnement exécutif tandis que les deux autres patients (ayant régressés ou conservés un score nul) présentaient des difficultés exécutives.Conclusion : malgré des limites non négligeables (peu de patients, tests exécutifs non étalonnés, faible sensibilité des épreuves, etc.), cette étude confirme que, par l’utilisation d’outils spécialisés ou par un partenariat avec le neuropsychologue, l’orthophoniste se doit aujourd’hui d’intégrer l’évaluation du fonctionnement exécutif à son évaluation langagière pour engager une thérapie personnalisée