Troubles du sommeil chez l'adolescent et écrans‎ : place du médecin traitant du point de vue des adolescents

Introduction : Le sommeil nocturne est constitué de plusieurs cycles composés de stades caractérisés par les tracés à l’électroencéphalogramme. Notre horloge biologique joue un rôle primordial dans l’alternance veille-sommeil, grâce à la régulation circadienne qui est très sensible aux stimulations extérieures comme la lumière. L'endormissement est un processus très compliqué dont fait partie la mélatonine. Cette hormone est activée par l'obscurité et inhibée par la lumière. La régulation homéostatique est la propension à l'endormissement et régule l'alternance veille/repos. Les écrans et leur lumières bleues perturbent la sécrétion de mélatonine et nuisent donc au sommeil. Durant l'adolescence le sommeil se modifie, que ce soit d'un point de vue qualitatif ou quantitatif. Naturellement, l'horloge biologique se décale et crée un retard de phase physiologique. Les conséquences d'un sommeil pathologique chez l'adolescent sont multiples, tant sur le plan scolaire que sur sa santé psychique et physique. Les troubles du sommeil chez l'adolescents sont fréquents et augmentent au cours du temps. Différents facteurs environnementaux comme les facteurs scolaires et l'utilisation excessive des écrans et des réseaux sociaux expliquent cette situation. Les enjeux du dépistage de l'insomnie à l'adolescence étant multiples, une prise en charge précoce est nécessaire. Le rôle du médecin traitant est indispensable pour dépister cette insomnie et faire de la prévention contre la nocivité des écrans. Matériels et méthodes : Nous avons réalisé une étude chez des adolescents de 13 à 17 ans, via un questionnaire Google Forms diffusé sur une page Instagram© créée pour l’étude. L'objectif principal de cette étude était de connaitre la prévalence de l'insomnie chez l'adolescent utilisant Instagram©. Résultats : 99 questionnaires ont pu être exploité. 1 adolescent sur 4 n'était pas satisfait de son sommeil. Plus d'1 jeune sur 2 souffraient d'une restriction de sommeil et 23,2% d'une privation de sommeil. La moyenne du score ISI était de 9,02 (± 5,4) ; plus d'1 adolescent sur 2 avaient des troubles du sommeil et plus d'un adolescent sur 7 souffraient d'une insomnie clinique (modérée ou sévère). Plus d'1 jeune sur 2 passaient plus de 2 heures par jour sur les réseaux sociaux, d'ailleurs 70,4% n'avaient aucune limite horaire concernant l'utilisation des écrans y compris en semaine. Les médecins traitants ont abordé le sujet du sommeil et des écrans spontanément pour 17,3% des jeunes, 11,1% des adolescents ont consulté spécifiquement pour ce motif alors que 11,2% estimaient qu'ils avaient besoin d'aborder le sujet de leur sommeil actuel. Discussion : La crise sanitaire de 2020 a limité notre étude car les habitudes de vie et de sommeil ont été en partie modifié, c'était pour cette même raison que nous avons opté pour une diffusion de notre questionnaire par les réseaux sociaux. Malgré un échantillon qui aurait pu être plus important, nous avons retrouvé les chiffres semblables à ceux de la littérature. Nous avons confirmé que beaucoup d'adolescents dormaient mal, pas suffisamment, avaient de mauvaises habitudes, notamment une utilisation exagérée des écrans. Une consultation avec leur médecin traitant pourrait être utilisée pour évaluer leur sommeil même si à ce jour il n'existe pas d'auto-questionnaire spécifique pour évaluer les troubles du sommeil de l'adolescent