Évaluation auprès des médecins généralistes de leurs connaissances et attentes en matière de formation concernant la médecine manuelle ostéopathique

Les consultations de médecine générale pour douleurs liées à des pathologies musculosquelettiques communes ne cessent d’augmenter en France. De ce fait, l’ostéopathie a connu un essor considérable sur les quinze dernières années. Le diplôme inter-universitaire de « Médecine Manuelle et Ostéopathie Médicale » a permis à des médecins de se former à l’ostéopathie au travers d’un parcours universitaire codifié et reconnu par l’Ordre des médecins. Cette alternative à l’ostéopathie pure, telle qu’exercée par des ostéopathes exclusifs, assure une qualité de prise en charge et une sécurité accrue pour les patients à travers des diagnostics et des traitements manuels réalisés par des docteurs en médecine. Une étude qualitative a été menée à travers des entretiens semi-dirigés auprès de 12 médecins généralistes du Gard entre février et juin 2021, afin d’évaluer leurs connaissances de la médecine manuelle ostéopathique, sa place dans l’algorithme décisionnel de prise en charge des pathologies musculo-squelettiques communes et leurs attentes en matière de formation. L’étude démontre l’existence d’une méconnaissance globale de la médecine manuelle ostéopathique et de ses concepts par les médecins généralistes. Ils résument cette discipline à de l’ostéopathie structurelle exercée par des médecins, via des techniques manipulatives avant tout sur le rachis, mais également sur les articulations périphériques. Pour eux, l’ostéopathie (qu’elle soit médicale ou non) reste globalement une seconde intention dans la prise en charge d’une douleur liée à une pathologie commune de l’appareil locomoteur. La formation idéale, elle, se rapprocherait d’une formation universitaire théorico-pratique à démarrer pendant l’internat, sur la base du volontariat. Ce travail de thèse a permis de mettre en lumière que la MMO trouve un écho favorable chez les médecins généralistes et qu’elle possède un avenir radieux dans la prise en charge ostéopathique des patients. En l’intégrant au cursus médical dès l’internat, elle permettrait de sensibiliser un plus grand nombre de médecins aux thérapies manuelles et ses applications, afin d’assurer un complément dans la pratique des futurs médecins généralistes volontaires qui souhaitent diminuer leurs prescriptions d’antalgiques et d’imageries