Infiltrations intra et péri articulaires de dérivés cortisoniques : évaluation des pratiques des jeunes médecins généralistes de l'Hérault

Le nombre de consultations médicales liées à des pathologies de l’appareil musculo squelettique va augmenter dans les années à venir. Or, de moins en moins de rhumatologues seront disponibles pour traiter ces pathologies. Les infiltrations de dérivés cortisoniques font partie de l’arsenal thérapeutique à la disposition des médecins dans ces pathologies. Les études montrent que le profil du médecin généraliste qui utilise les infiltrations dans sa pratique courante est en général un homme de 50 ans qui travaille seul. Il nous semblait alors intéressant de s’interroger sur les pratiques des jeunes médecins généralistes concernant ces infiltrations. OBJECTIF PRINCIPAL : analyser les pratiques des jeunes médecins généralistes de l’Hérault en matière d’infiltrations de dérivés cortisoniques dans la prise en charge des pathologies musculo squelettiques. MÉTHODE : étude quantitative, transversale, multi centrique réalisée auprès des médecins généralistes de l’Hérault qui se sont inscrits à l’Ordre entre le 1er janvier 2016 et le 30 août 2021. RÉSULTATS : 29 médecins ont répondu à notre questionnaire. 20,69% pratiquaient des infiltrations dans leur activité médicale courante. Trois variables semblaient être liées au fait de pratiquer ces infiltrations : le sexe masculin (p=0,056), le fait d’avoir eu une formation aux infiltrations durant un stage de l’internat ou de l’externat (p=0,058) et le fait d’avoir fait une formation complémentaire concernant ces infiltrations (p=0,04). Les principales indications de ces infiltrations étaient la gonarthrose (83,33%), l’épicondylite et la tendinopathie du moyen fessier (33,33%). Les principaux freins à la réalisation des infiltrations étaient le manque de formation (95,65%), le manque de temps (43,48%), l’accès rapide à un rhumatologue (26,09%) ou à un médecin qui pratique les infiltrations (17,39%). Enfin, 82,76% estimaient qu’une formation pratique au cours de l’internat de médecine générale inciteraient les jeunes médecins généralistes à inclure ces gestes dans leur pratique médicale courante. CONCLUSIONS : les jeunes médecins généralistes de l’Hérault pratiquent peu les infiltrations par rapport à leurs ainés, mais ils sont majoritairement demandeurs d’une formation pratique notamment durant l’internat afin de plus facilement pouvoir inclure ces gestes dans leur pratique médicale courante