Perception de la maltraitance infantile par les médecins généralistes de Mayotte : une étude qualitative

Background : Child abuse is a major societal problem that affects between 10 to 22% of children, depending on the study. Paradoxically, general practitioners seem to be little involved in current screening and management practices. The aim of this study is to understand the perceptions of child abuse by general practitioners in Mayotte.Method : This is a qualitative study of 8 general practitioners working in Mayotte, with data collection by individual semi-directed interviews and analysis by data triangulation inspired by grounded theory.Results : The results highlighted a perception of child abuse by doctors as rare, limited to physical and sexual violence and malnutrition, omitting neglect and other forms. This perception is heterogeneous according to the place and type of practice of the doctors, as well as their prejudices. Finally, it is also influenced by the context of Mayotte (poverty, immigration and social situation), which leads us to wonder about a different threshold of perception of child abuse than in mainland France.Conclusion : In order to protect children and prevent the long-term consequences of maltreatment, doctors must carry out alert procedures in situations of children at risk. To do this, general practitioners need to be trained in order to have a homogenous and consensual vision of child abuse, while creating screening tools specific to the situation in Mayotte.Introduction : La maltraitance infantile est un problème sociétal majeur qui touche entre 10 à 22% des enfants en fonction des études. Paradoxalement, les médecins généralistes semblent peu impliqués dans les pratiques courantes de dépistage et de prise en charge. Le but de cette étude est de comprendre quelles sont les perceptions de la maltraitance infantile par les médecins généralistes à Mayotte.Méthode : Il s’agit d’une étude qualitative auprès de 8 médecins généralistes travaillant à Mayotte, avec recueil des données par entretiens individuels semi-ouverts et analyse par triangulation des données inspirée de la théorisation ancrée.Résultats : Les résultats ont mis en évidence une perception de la maltraitance infantile, par les médecins, comme rare, cantonnée à la violence physique, sexuelle et à la dénutrition, omettant la négligence et les autres formes. Cette perception est hétérogène en fonction du lieu et type d’exercice des médecins, ainsi que de leurs préjugés. Enfin, elle est également influencée par le contexte de Mayotte (pauvreté, immigration et situation sociale), ce qui amène à s’interroger sur un seuil de perception de la maltraitance infantile différent de celui de la métropole.Conclusion : Afin de protéger les enfants et prévenir des conséquences à long terme de la maltraitance, les médecins doivent réaliser les démarches d’alerte devant des situations d’enfance en danger. Pour cela, il faut former les médecins généralistes, afin d’avoir une vision homogène et consensuelle de la maltraitance, tout en créant des outils de dépistage spécifiques à la situation de Mayotte