‘La CEE et les relations extérieures 1958-1960’

La question si la Cee dès premières décades avait des finalités politiques internes et internationales où était seulement une union douanière et un instrument de protectionnisme agricole demeure au centre du débat sur l’intégration européenne. L’essai, qui sort dans les actes du 8eme colloque du Groupe de liaison des professeurs d’histoire auprès de la Commission européenne, analyse les relations extérieures de la CEE des toutes premières années pour montrer que la Communauté des origines avait une aspiration évidente à devenir un acteur politique international. L’essai résume le dialogue et les propositions avancées en particulier vers les pvd, certains pays de la Méditerranée et l’Amérique latine, le dialogue avec les Sept de l’OECE, mais aussi le débat qui se développa entre les états membres, au sein du Coreper, à la Commission et à l’Assemblée parlementaire sur les principes à suivre dans les relations extérieures, où finalement la Commission et l’Assemblée se rangèrent sur des positions prudentes, l’une pour jalousie de ses compétences, l’autre craignant qu’un excès d’ouverture aurait mis en danger le développement de la cohésion interne à la Communauté. L’analyse suit les premiers rencontres qui évoluèrent dans la propositions françaises de consultations politiques intergouvernementales et les négotiations pour l’association de la Grèce, où les états membres et la Commission se heurtèrent durement sur les compétences et les contenus de l’accord, en montrant les racines du déclin politique de la Commission après le ‘compromis du Luxembourg’. L’essai, issu de la consultation de plusieures archives internationales et notamment les papiers de la Représentation permanente de la France auprès des Communautés européennes, présente un tableau inédit des initiatives, propositions et ambitions qui occupaient les institutions et les états membres au moment de la naissance de la CEE, et en démêle le progressif enlisement par effet des motivations multiples