Marocaines et Marocains dans la tourmente de la mondialisation salariale

International audienceL’afflux constant des entreprises internationales au Maroc, notamment des secteurs de la transformation, accule une « armée de réserve », en grande partie féminine, à une ruée vers les villes mondialisées abritant ces entreprises. Casablanca en est l’archétype à l’échelle du continent africain. Il en découle une féminisation et une prolétarisation de la migration rurale et un difficile établissement de ces personnes en ville. Les enquêtes sociologiques menées dans plusieurs entreprises étrangères au Maroc font également ce constat de la féminisation et de la prolétarisation de la migration rurale. Les travailleurs pauvres, que l’urbanisation et l’offre de travail arrachent à leur milieu, sont propulsés dans un monde « individualiste » dont ils doivent apprendre les règles. L’urgente nécessité à occuper un emploi et à en percevoir un salaire, quelles qu’en soient les conditions, constitue le lot quotidien, qui ne favorise pas l’avènement d’une conscience de classe. Le rôle et les attentes des familles dans ce processus de migration-prolétarisation de femmes et d’hommes en nombre sont également des éléments importants qui rendent difficiles un tel avènement