« Criti-Comic Demonology: Picaresque Novels, Histoires Comiques, and the Supernatural »

International audienceWhere was (literary) fiction in the early-modern passion for supernatural phenonena ? It has often been argued that the diffusion of stories and beliefs went together: blurring the line between imagination and reality, between what was read and what was seen, between the faithful account and the art of the novel, the persuasive effect of literaty tales contributed to spread beliefs in the actual existence of ghosts, witches or possessions. Yet, the contrary argument might be held by considering an incredulous brand of fiction, influenced by Lucian and Erasmus. Barclay's "Euphormio" (1605), Cervantes's "Coloquio de los perros" (1613), the "Gascon extravagant" attributed to Claireville (1637) will serve here as case examples of how satirical fictions could help their reader develop a critical attitude. They do not only echo sceptical theses: by parodying anecdotes and statements from demonological treatises, they had their reader experience belief before experiencing doubt, thus walking the full circle of curiosity for strange phenomena. This challenges many assumptions about the place of fiction in the early modern intellectual landscape.Où était la fiction (littéraire) dans la passion de la première modernité pour les phénomènes surnaturels ? On a souvent soutenu l'idée que la diffusion des histoires et des croyances allait de pair: effaçant la limite entre l'imagination et la réalité, entre ce qui était lu et ce qui était vu, entre le compte rendu exact et l'art du roman, l'effet persuasif des récits littéraires a pu contribuer à répandre la croyance dans l'existence actuelle des fantômes, des sorcières ou des possessions. Néanmoins, l'argument contraire peut être avancé, en prenant en compte un genre de fictions incrédules inspiré par Lucien et par Erasme. L'"Euphormion" de Barclay (1605), le "Colloque des chiens" de Cervantes (1613), le "Gascon extravagant" attribué à Claireville (1637) serviront ici d'exemples pour comprendre comment la fiction satirique peut développer chez son lecteur une attitude critique. Ces textes ne se contentent pas de faire écho aux thèses sceptiques : en parodiant les anecdotes et les énoncés des traités démonologiques, ils font expérimenter la croyance avant de faire expérimenter le doute au lecteur, de sorte que ce dernier parcourt tout le cercle de la curiosité envers les phénomènes étranges. Ils interrogent ainsi bien des idées admises quant à la place de la fiction dans le panorama intellectuel de l'époque