La guerre, de près, de loin (XXe-XXIe siècles)

International audienceLa guerre n’est pas seulement un fait en soi mais aussi bien un événement vécu et mis en récit par des témoins, des victimes et des acteurs, situés à des distances variables qui déterminent la construction de leur point de vue. La manière dont les guerres sont rapportées dépend de l’ensemble des représentations, individuelles et collectives, qu’elles véhiculent et des relations qu’elles entretiennent avec l’environnement politique, économique, religieux des sociétés. Comment la guerre est-elle écrite ? Comment les acteurs et les observateurs de la guerre sont-ils eux-mêmes parties prenantes du récit ? Comment les figures de l’ennemi, appréhendées de près et de loin, sont-elles élaborées, diffusées et instrumentalisées pour susciter l’adhésion, pour mobiliser, pour fabriquer du rejet ou du consentement, enfin pour instituer la norme du juste et de l’injuste ? L’éloignement du champ de bataille fabrique-t-il une objectivité relative ?La guerre, à la fois perception dominante et projection manipulée, offre l’occasion d’une féconde discussion entre des spécialistes de plusieurs disciplines des sciences humaines et sociales, avec des cas d’études observés dans différents pays ou aires géographiques à différentes époques. Le terrain dicte les différents points de vue sur des conflits violents contemporains proches et lointains qui doivent être confrontés, de manière à en faire émerger une compréhension circonstanciée. Trois fils directeurs structurent cette réflexion sur les représentations de la guerre, appréhendées comme des constructions sociales et politiques et comme les fruits de multiples transactions : l’impact des révolutions techniques, la justification des opérations militaires extérieures et la pertinence de la notion de territoire pour qualifier la guerre et l’interpréter