La métacognition au service de l’intégration des apprentissages informels dans un dispositif d'autoformation guidée

Au sein des dispositifs d’enseignement/apprentissage des langues proposés dans l’enseignement supérieur, on voit surgir des usages qui bousculent les habitus pédagogiques et conduisent à de nouveaux modèles d'apprentissage. L’apprentissage qui a lieu dans les contextes institutionnels formels ne couvre qu’une période limitée de la vie. Sachant que, dans une très large mesure, les pratiques en langues ont lieu dans des situations informelles, l’institution devrait désormais prendre en compte ces pratiques, même s’il est parfois difficile d’accéder à ces usages. Dans notre étude, nous avons cherché à repérer selon quelles intentions ces formes d'apprentissage relevant a priori de l’informel sont intégrées dans un parcours d’auto-apprentissage en langues (anglais et FLE). En d’autres termes, les apprenants ont-ils recours aux ressources de leur sphère personnelle de façon explicite et intentionnelle ? Quelle place prend l’apprentissage informel au sein de ce dispositif ? Comment les étudiants choisissent-ils les ressources et comment structurent-ils les activités informelles qui en découlent en vue de leur apprentissage ? Quelles stratégies métacognitives sont à l'œuvre dans l’appropriation de telles formes d'apprentissage ? Cette analyse, qui s’appuie sur les réponses des étudiants à un questionnaire, a permis de faire émerger une dynamique d’apprentissage globale au fil de laquelle les frontières entre apprentissages formels et informels se brouillent, et qui conduit à des trajectoires intentionnelles individuelles.In the learning environments offered in higher education for the teaching/learning of languages, we observe the emergence of practices that are challenging teaching habits and leading to new models of learning. The learning process that takes place in formal institutional contexts covers only a limited period of life. Given that, to a very large extent, language practice takes place in informal situations, the institution should now take account of these practices, even if it is sometimes difficult to access these 'already there' uses. In our research, we sought to identify the intentions behind the integration of these forms of informal and non-formal learning into a self-directed language learning environment (English and French as a Foreign Language). In other words, do learners make explicit and intentional use of resources from their personal sphere? What place does informal learning take within this system? How do learners choose digital resources and how do they structure the resulting informal activities for their learning? What metacognitive strategies are at work in the appropriation of such forms of learning? This analysis, based on the answers given by the students to a questionnaire, has led to the emergence of a common learning dynamic in which the boundaries between formal and informal learning become blurred and which leads to individual intentional trajectories