Participation... à la fabrique populaire des architectures de terre. Comment peut-on contribuer à la réappropriation sociale et collective de l’art de bâtir en terre crue ?

Les chantiers participatifs et les auto-constructeurs comme les ateliers de concertation et de conception collective sont de plus en plus nombreux en France, surtout dans le domaine du bâtiment écologique. Ces initiatives sont essentiellement axées sur des petits projets, à caractère privé et à destination d’une classe sociale privilégiée. Le marché public, par sa complexité réglementaire et administrative, est très peu concerné par une réelle production sociale. Quelques projets, par leur montage spécifique, permettent une certaine liberté d’action et d’appropriation de la fabrique des lieux communs. La production sociale de l’habitat, concept développé en Amérique latine, et essaimé dans plusieurs régions du monde, a une vocation politique militante forte avec la volonté de donner davantage de pouvoir et d’autonomie au peuple et de revendiquer le droit d’accès à un habitat digne pour tous et la capacité de chacun à produire collectivement, son logement et à couvrir ses besoins essentiels. Ce courant établit la construction de l’habitat comme un processus et non exclusivement comme un produit matériel : un produit organique social et culturel et non pas un objet d’échange. Il a donné naissance à de nombreuses coopératives et associations de professionnels qui travaillent avec les habitants dans l’élaboration de leurs projets. Comment peut-on s’inspirer de ce mouvement et des initiatives présentes localement pour développer une production sociale pour les lieux collectifs, en France ? Comment se positionner, en tant que professionnels, face à ce type de projet et proposer des outils et des formations adaptés ? Comment participer à la démocratisation de la production sociale de nos lieux collectifs