Motivations professionnelles et engagement dans la formation enseignante : la vocation pour le métier nourrit-elle le « décrochage » chez les étudiants ?

International audiencePeu de travaux se sont intéressés au rôle joué par la formation au métier dans l’explication de la désaffection enseignante et, en particulier, dans le désengagement des étudiants au cours de leur formation. Or, la formation enseignante présente de nombreuses difficultés liées à la charge de travail associée (e.g., rédaction de travaux divers, examens évaluatifs, apprentissages de théories abstraites) et à son apparente dissociation avec la pratique professionnelle, du moins aux yeux des étudiants. Cette charge de travail est particulièrement importante en France, dans laquelle doivent répondre à des demandes académiques plurielles (e.g., validation de crédits universitaires, préparation de concours de recrutement, rédaction d’un mémoire de recherche). Ces expériences difficiles sont susceptibles de contredire la vocation professionnelle à devenir enseignant, dont on sait par ailleurs qu’elle est en général élevée chez les étudiants en formation enseignante. Se pourrait-il ainsi qu’un « choc des cultures » ait lieu entre la vocation enseignante et la formation au métier, au point de créer des ruptures dans l’engagement des étudiants aspirant à devenir enseignant (e.g., chute de la motivation, volonté de changer de carrière) ? Afin d’élucider cette question, la présente recherche s’intéresse expériences de stress et de motivation vécues au sein de la formation (Étude 1, N = 106 étudiants M1 MEEF), avant d’évaluer dans quelle mesure les étudiants les plus motivés professionnellement sont aussi les plus susceptibles de maintenir leur engagement dans la formation ou, au contraire, de « décrocher » (Étude 2, N = 972 étudiants M1 MEEF)