Perceptions, opinions et pratiques des médecins généralistes des Bouches- du-Rhône concernant l'usage de la cigarette électronique dans le sevrage tabagique

Introduction : la cigarette électronique s’installe depuis une dizaine d’année comme produit de consommation courant dans notre société. Cependant, son efficacité dans le sevrage tabagique n’est pas démontrée et ses effets indésirables ne sont pas clairement établit. Elle n’est pas recommandée par les autorités de santé en France. L’objectif de notre étude était de définir les perceptions, opinions et pratiques des médecins généralistes des Bouches-du-Rhône concernant l’usage de la cigarette électronique dans le sevrage tabagique. Méthode : nous avons réalisé une étude épidémiologique descriptive observationnelle à l’aide d’un questionnaire électronique réalisé avec Google Formâ. Les résultats ont été analysés à l’aide des logiciels Excelâ et BiostatTGV. Résultats : nous avons obtenu 142 réponses. 44% des médecins étaient fumeurs ou ex-fumeurs et 20% étaient vapoteurs ou ex-vapoteurs. 72% des médecins généralistes considéraient la cigarette électronique comme efficace dans le sevrage tabagique. Ils étaient 67% à être favorable à son utilisation, avec une différence statistiquement significative en fonction du sexe, les hommes y étaient plus favorables que les femmes (p = 0,041). 15% d’entre eux utilisaient la cigarette électronique en première intention dans le sevrage tabagique et 23% en seconde intention. 77% des médecins généralistes pensaient que la cigarette électronique est utile en association aux autres méthodes. Les médecins vapoteurs étaient plus enclin à conseiller la cigarette électronique à leurs patients sans qu’ils en ai formulé la demande (p=0,003). 52% des médecins interrogés ne connaissaient pas les deux principaux composants des E-liquides. Les médecins vapoteurs étaient plus nombreux à connaître ces substances (p=5,96.10^-6) et à les penser peu toxique pour l’Homme (p=0,002) que les médecins non-vapoteurs. 69% des médecins généralistes ignoraient les éléments pouvant se retrouver dans les aérosols produits par la E-cigarette. Ils étaient 74% à craindre qu’elle représente une porte d’entrée dans le tabagisme chez les jeunes. Si c’était possible, 51% des médecins généralistes interrogés seraient prêt à prescrire la cigarette électronique. Conclusion : notre étude a permis de montrer que les médecins généralistes sont favorables à l’utilisation de la cigarette électronique dans le sevrage tabagique. Ils considèrent qu’elle est efficace pour aider le patient à arrêter sa consommation tabagique et qu’elle est utile notamment en association aux autres méthodes existantes. Ils respectent les recommandations françaises actuelles et se méfient des conséquences éventuelles à long terme