Améliorer les pratiques d’alimentation des vaches traites en saison sèche, un levier pour augmenter le revenu des éleveurs laitiers extensifs au Burkina Faso

International audienceWest African dairy farmers are faced with constraints in feeding their cows during the dry season when rangelands are not rich enough in soft grass. This leads to a drop in the supply of local milk. To address this problem, farmers purchase expensive feedstuffs that they use sporadically. Some seem to cope by combining grazing, fodder and cattle feed. However, these strategies remain poorly known. This study aimed at characterizing dry season feeding practices of dairy cows in extensive farms in the South Sudanian zone of Burkina Faso in order to identify and promote innovative and economically viable feeding strategies. A household survey was conducted among 134 farmers supplying dairy processors in the cities of Banfora and Bobo-Dioulasso, in western Burkina Faso. The interviews aimed at characterizing the feeding practices of dairy cows during the dry season. The study presents a typology of dairy cows feeding systems, highlighting a technically and economically promising feeding system, however practiced only by few farmers. In this system, the dairy cows receive good quality fodder in sufficient quantity (3360 ± 1424 kg dry matter/cow/year) and moderate quantities of feed concentrates (253 ± 244 kg gross weight/cow/year) during the dry season, in addition to a reasonable duration of grazing (9 h/d). This practice maintains milk production and provides a steady income to the farmer. It appears therefore appropriate to support the co-design of feeding systems integrating forage crops, grazing and moderate use of concentrate feed. The improvement of dairy cow diet appears to be mainly motivated by the organization of the collection and the incentives offered to farmers. In order to amplify the dynamics of agro-ecological intensification of milk production, and in particular this type of dairy cows feeding system, upstream operators of the local dairy value chain could develop an economic model that creates more incentives for the farmers.Les éleveurs laitiers ouest-africains connaissent des contraintes d’alimentation des vaches en saison sèche conduisant à une chute de l’offre de lait local. Pour y faire face, ils achètent cher et utilisent sporadiquement des aliments concentrés. Certains semblent s’en sortir en combinant le pâturage, les fourrages et l’aliment concentré. Cependant, ces stratégies restent méconnues et leur efficacité peu optimisée. La présente étude vise à caractériser les pratiques d’alimentation des vaches traites en saison sèche chez les éleveurs laitiers extensifs en zone sud-soudanienne du Burkina Faso pour repérer et promouvoir des stratégies d’alimentation innovantes économiquement viables. Une enquête ménage a été conduite auprès de 134 éleveurs qui approvisionnent les laiteries des villes de Banfora et Bobo-Dioulasso, à l’ouest du pays. La typologie des systèmes d’alimentation proposée a mis en évidence un système prometteur, techniquement innovant et économiquement plus performant, qui n’est cependant pratiqué que par une minorité d’éleveurs. Dans ce système, les vaches traites nourries au pâturage (9 h/j) reçoivent en saison sèche, en complément, des apports de fourrage de bonne qualité et en quantité suffisante (3360 ± 1424 kg de matière sèche/vache/an) et des quantités modérées de concentrés alimentaires (253 ± 244 kg matière brute/vache/an). Cette pratique permet de maintenir la production laitière et d’assurer des revenus réguliers à l’éleveur. Il apparaît donc opportun de soutenir la co-conception de systèmes d’alimentation des vaches intégrant les cultures fourragères et une utilisation modérée des concentrés. L’effort d’amélioration du système d’alimentation des vaches par les éleveurs semble avoir comme motivation l’existence du dispositif de collecte de lait facilitant l’écoulement et les incitations pour la production. En vue d’amplifier les dynamiques d’intensification agroécologique de la production laitière en cours, les opérateurs de l’amont de la filière lait local pourraient donc développer un modèle économique qui crée davantage d’incitation pour les éleveurs