Indétermination spatio-temporelle et structure fragmentaire chez J.M.G. Le Clézio et Marie Darrieussecq

Dans un monde où les certitudes sont révolues et qui coïncide avec l’avènement du poststructuralisme, l’esthétisation du discours ressortit à une poétique de la déconstruction qu’on retrouve à des degrés divers dans Le Livre des fuites (1969) de J.M.G. Le Clézio mais aussi dans Naissances des fantômes (1998) et Bref séjour chez les vivants (2001) de Marie Darrieussecq. À la croisée de la psychanalyse (freudienne et lacanienne) et du structuralisme, l’analyse s’assigne pour objectif de dévoiler le parcours psychologique, celui de personnages en errance ou en démence qui cherchent à capter le bref et à dévoiler l’instant. La démarche implique une sorte de construction fractale, dominée par une espèce d’inflation de fragments spatio-temporels psychiques dont l’emploi ponctuel dans le tissu romanesque instaure un régime fragmentaire.In a poststructuralist world where certainty is located in bygone times, aestheticization of discourse stems from a poetry of deconstruction present at different levels in Le Livre des fuites (1969) and Naissances des fantômes (1998), both by J.M.G. Le Clézio, and Bref séjour chez les vivants (2001) by Marie Darrieussecq. At the crossroads of (Freudian and Lacanian) psychoanalysis and structuralism, the present analysis aims to unveil the psychological route of insane characters who seek to capture the brief and unveil the instant. The process implies a fractal construction, dominated by spatiotemporal psychic fragments, the punctual use of which sets up a fragmentary regime