Etude de l'effet des ondes électromagnétiques millimétriques sur le stress réticulaire

Poster et présentation oraleLes systèmes de communications sans fil se sont considérablement développés, et les ondes millimétriques autour de 60 GHz ont été retenues par les leaders mondiaux en télécommunications comme les futures fréquences des réseaux numériques sans fil à très courte portée. Nous avons utilisé une approche in vitro pour vérifier si les ondes millimétriques de faible puissance peuvent induire des perturbations au niveau de la physiologie cellulaire. L'accent a été mis sur l'étude du stress du réticulum endoplasmique, qui est un compartiment cellulaire vulnérable à plusieurs perturbations : flux ionique, modifications de membrane ; autant de paramètres potentiellement influençables, d'après la bibliographie, par des expositions aux ondes millimétriques. Des cultures de cellules humaines ont été exposées à 60,4 GHz, en continu pendant 24 h, à une densité de puissance de 0,27mW/cm2. La surexpression de phosphatase alcaline embryonnaire sécrétée a permis de vérifier que l'exposition à cette fréquence n'entraine pas de défaut de repliement protéique au sein du réticulum. Un gène rapporteur contenant le promoteur du gène BiP/Grp78, chaperon du réticulum impliqué dans la réponse au stress a été utilisé. L'activation transcriptionnelle de ce promoteur n'est pas induite suite à une exposition prolongée, contrairement à celle obtenue avec des drogues telles que la thapsigargine et la bréfeldine A, connues pour induire un stress réticulaire. Nous avons ensuite élargi nos travaux dans la bande 57-64 GHz (norme IEEE 802.15.3c), en privilégiant les fréquences pour lesquelles les données de spectroscopie suggèrent une résonance de certains groupes biomoléculaires. Les niveaux d'ARN messagers codant les protéines des stress BiP/Grp 78, ORP150, et HSP70 ont été quantifiés par RT-PCR en temps réel. Quelle que soit la fréquence utilisée, aucune modification n'a pu être mise en évidence par rapport au lot de cellules témoins, non exposées. Nos résultats montrent que les ondes millimétriques d'une puissance inférieure à 0,27 mW/cm2 n'engendrent pas de stress réticulaire massif induisant la surexpression des gènes de stress du réticulum