Les représentations mentales de la prématurité de parents d'enfants prématurés

Cette étude avait pour objectif d’étudier les représentations mentales de la prématurité par les parents d’enfants prématurés. Ont participé à l’étude 9 couples de parents d’enfants nés prématurément, et 7 couples et 1 mère d’enfants nés à terme. Nous avons choisi d’évaluer l’impact de la prématurité de l’enfant sur le sentiment de compétence parentale, la préoccupation parentale, le soutien émotionnel du partenaire et sur le stress post-traumatique à l’aide des questionnaires PREOC, SCP, SEMO, PPQ et du CLIP. De plus, cette étude soutient que les mères et les pères d’enfants prématurés sont plus préoccupés par la santé, la sécurité et la vulnérabilité du bébé que les parents du groupe contrôle. De surcroît, l’analyse des représentations mentales des parents d’enfants prématurés a révélé la formation de stéréotypes positifs qui renforceraient l’attachement, et, des stéréotypes négatifs qui pourraient engendrer le syndrome de l’enfant vulnérable. L’institution hospitalière exerce sa fonction contenante essentiellement pendant la première période d’hospitalisation. Néanmoins, pendant la deuxième période d’hospitalisation, les difficultés d’attachement des mères d’enfants prématurés ont été compensées par les pères, du même groupe, qui entraient dans la paternité. En effet, le soutien émotionnel du partenaire était de qualité. Les parents du groupe expérimental obtiennent des scores significativement plus élevés au questionnaire de préoccupations parentales que les parents du groupe contrôle. Nos résultats suggèrent que les parents d’enfants prématurés sont plus à risque de développer des signes de stress post-traumatiques que les parents d’enfants nés à terme. De même, les pères d’enfants nés prématurément présenteraient moins de signes de stress post-traumatiques que les mères d’enfants prématurés. Cette différence significative viendrait de symptômes d’évitement et d’hypervigilence, ainsi que de la présence de séquelles éventuelles de l’enfant. En outre, l’entretien semi-structuré a mis en lumière des mécanismes de défense qui pourraient protéger les parents d’un effondrement psychique