Utilisation d’extraits végétaux pour la maîtrise du risque mycotoxique dans les systèmes agro-alimentaires

Mycotoxins are toxic secondary metabolites secreted by filamentous fungi, mainly belonging to the genera Aspergillus, Fusarium and Penicillium, in food productions of plant origin. Contamination by mycotoxins causes significant economic losses. These molecules are also resistant to processing treatments such as cooking or roasting and can therefore be found in the entire food chain. About thirty of them are recognized for their harmful effects on human and animal health. The use of fungicides is currently the most used means to fight against the mycotoxic risk. However, in a context of sustainable development, alternatives based on biocontrol are to be developed. The objective of this work was to study a biological control method that could reduce the contamination by mycotoxins considered to be of concern and produced by certain fungal strains, Aspergillus flavus, Aspergillus carbonarius and Fusarium verticillioides, which produce aflatoxin B1, ochratoxin A and fumonisin B1 respectively. Plant extracts have long been known as antifungal agents and the first strategy was to use a commercial biological control product, Antoferine®, which is a natural vine extract containing polyphenols, produced by the company Antofenol (Plestan, France). This product has already been tested for its antifungal activity but this is the first study devoted to its impact on mycotoxins. The second strategy was to test three essential oils extracted from Cymbopogon schoenanthus, Cymbopogon nardus and Eucalyptus camaldulensis. Antoferine® showed a dose-dependent activity on fungal growth and toxin production, and to a lesser extent on spore production, of A. flavus and F. verticillioides. Its effect on the growth of A. carbonarius was more contrasted since growth was only slightly impacted and toxin production was stimulated. Antoferine® also showed a potential detoxification of aflatoxin B1 produced by A. flavus. Concerning the three essential oils, inhibitory effects were demonstrated on the growth and mycotoxin production of A. flavus, A. carbonarius and F. verticillioides using a direct contact method and a disk diffusion method. In general, the essential oils of Cymbopogon schoenanthus and Cymbopogon nardus showed higher activity than Eucalyptus camaldulensis essential oil but it is interesting to note that E. camaldulensis was able to inhibit mycotoxin production with no or lesser effect on fungal growth.Les mycotoxines sont des métabolites secondaires toxiques sécrétés par des champignons filamenteux, appartenant essentiellement aux genres Aspergillus, Fusarium et Penicillium, dans les productions alimentaires d’origine végétale. La contamination par les mycotoxines entraîne des pertes économiques importantes. Ces molécules sont en outre résistantes aux traitements de transformation comme la cuisson ou la torréfaction et elles peuvent donc se retrouver dans toute la chaîne alimentaire. Une trentaine d’entre elles sont reconnues pour leurs effets néfastes pour la santé humaine et animale. L’utilisation de fongicides est actuellement le moyen le plus utilisé pour lutter contre le risque mycotoxique. Toutefois, dans un contexte de développement durable, des alternatives basées sur le biocontrôle sont à développer. Le travail réalisé a donc eu pour objectif d’étudier un moyen de lutte biologique pouvant réduire la contamination par des mycotoxines considérées comme préoccupantes et produites par certaines souches fongiques, Aspergillus flavus, Aspergillus carbonarius et Fusarium verticillioides, respectivement productrices d’aflatoxine B1, ochratoxine A et fumonisine B1. Les extraits de plantes sont connus depuis longtemps comme agents antifongiques et la première stratégie a été d’utiliser un produit commercial de lutte biologique, l’Antoferine®, qui est un extrait naturel de vigne contenant des polyphénols, produit par la société Antofénol (Plestan, France). Ce produit a déjà été testé pour son activité antifongique mais c'est la première étude consacrée à son impact sur les mycotoxines. La seconde stratégie a été de tester trois huiles essentielles extraites de Cymbopogon schoenanthus, Cymbopogon nardus et Eucalyptus camaldulensis. L’Antoferine® a montré une activité dose-dépendante sur la croissance fongique et la production de toxines, et dans une moindre mesure sur la production de spores, d'A. flavus et F. verticillioides. Son effet sur la croissance d'A. carbonarius a été plus contrasté puisque la croissance n'était que faiblement impactée et la production de toxines stimulée. L’Antoferine® a également montré un potentiel de détoxification de l'aflatoxine B1 produite par A. flavus. Concernant les trois huiles essentielles, des effets inhibiteurs ont été mis en évidence sur la croissance et la production de mycotoxines d'A. flavus, A. carbonarius et F. verticillioides en utilisant une méthode de contact direct et une méthode de diffusion sur disque. D’une manière générale, les huiles essentielles de Cymbopogon schoenanthus et Cymbopogon nardus ont montré une activité supérieure à celle de l’huile essentielle d’Eucalyptus camaldulensis mais il est intéressant de noter que E. camaldulensis a été capable d'inhiber la production de mycotoxines sans effet significatif ou moindre sur le développement fongique