Une analyse des variations spatio-temporelles de l'exposition individuelle à la pollution de l'air en Île-de-France à partir de micro-capteurs

La qualité de l’air est un sujet majeur des politiques urbaines, qui mettent en place des appareils de mesure réglementaires et des outils de modélisation à fine échelle pour assurer la surveillance de la pollution de l’air ambiant. L’usage récent d’équipements mobiles et connectés apporte un complément très précieux à ces dispositifs, permettant de démultiplier les observations et d’offrir des données indicatives en temps réel sur l’exposition individuelle dans tous les environnements. Cet article analyse l’exposition individuelle aux polluants NO2, PM2.5 et Black Carbon (BC) en s’appuyant sur des relevés de micro-capteurs géolocalisés et embarqués par quatre-vingt-huit participants volontaires de deux cohortes en Île-de-France. Cette démarche est complétée par des entretiens avec huit des participants des cohortes et dix acteurs institutionnels. Nos résultats révèlent de fortes variations des expositions selon le polluant, en fonction des microenvironnements fréquentés (domicile, travail, transports, autres lieux), des modes de transport et de certaines activités quotidiennes. Outre les navettes domicile-travail, cet article souligne une exposition additionnelle, notamment aux PM2.5 durant les week-end, au sein et lors de déplacements vers les microenvironnements "autres lieux" regroupant des espaces intérieurs et extérieurs dédiés au temps-libre. Des pics de concentration de polluants lors de déplacements d’individus par tramway et en vélo sont interprétés dans leurs contextes spécifiques. Une analyse synthétique de l'ensemble de nos résultats montre que les comportements de mobilités et l'intensité de l'exposition dans certains microenvironnements méritent une attention particulière du point de vue de la qualité de l'air.Air quality is a major issue for urban policies, which implement regulatory monitoring devices and fine-scale modelling tools to monitor air pollution. Recently, mobile and connected devices have been used as a valuable tool in this regard, allowing more observations and real-time indicative data on individual exposure in all environments. In this article, individual exposure to the pollutants PM2.5, NO2 and Black Carbon (BC) is analysed based on geolocated and embedded micro-sensor observations from eighty-eight voluntary participants of two cohorts in Île-de-France. This data was complemented by interviews with eight of the cohorts’ participants and ten institutional stakeholders. Our findings reveal wide variations in exposure depending on the pollutant, on the microenvironment ("home", "work", "transport", "other places"), on the transport modes and on particular daily activities. In addition to commuting, this paper highlights additional exposure, particularly to PM2.5 during weekends, within and when travelling to the microenvironment "other places" that include indoor and outdoor leisure time spaces. Peaks of pollutant concentration during some individual travel by tram and bicycle are interpreted in their specific contexts. An analytical synthesis of all our results shows that mobility behavior and exposure intensity in some specific microenvironments require particular attention from an air quality perspective.La calidad del aire es una temática fundamental en las políticas urbanas. Estas propician la instalación de aparatos para la medición según determinadas normas, permitiendo además una fina modelización para garantizar la vigilancia de la contaminación del aire. El uso reciente de equipos móviles y conectados, aporta de manera robusta a generar mayores observaciones y ofrecer datos indicativos en tiempo real sobre la exposición individual en el medioambiente en general. Este artículo analiza la exposición individual a los elementos contaminantes NO2, PM2.5 y Black Carbon (BC) apoyándose de datos obtenidos por micro captores geolocalizados e instalados por ochenta y ocho participantes voluntarios divididos en dos cohortes en Île-de-France. Este procedimiento es complementado con ocho y diez entrevistas a los participantes de las cohortes y actores institucionales respectivamente. Nuestros resultados revelan fuertes variaciones de las exposiciones según el contaminante, en función de los micro ambientes frecuentados (domicilio, trabajo, transportes, otros lugares), los modos de transporte y ciertas actividades cotidianas. Además de los desplazamientos por motivos de trabajo, destacan con una exposición adicional, principalmente de PM2.5 durante los fines de semana, dentro y durante los desplazamientos hacia micro ambientes llamados "otros lugares", que implican espacios interiores y exteriores dedicados al ocio. Sumando a lo anterior, se interpretan en sus contextos específicos las alzas de concentración de contaminantes durante los desplazamientos de individuos en tranvías y bicicleta. Un análisis sintético del conjunto de nuestros resultados, expresa que los comportamientos de movilidad e intensidad de la exposición en ciertos micro ambientes ameritan una atención particular desde el punto de vista de la calidad del aire