Approche géoarchéologique de la formation des sites préhistoriques : retour d’expérience et réflexions méthodologiques

Based on a selection of works carried out over the last ten years in various geomorphological and stratigraphic contexts, this thesis illustrates the contributions and limitations of the taphonomy of prehistoric sites that are mainly formed by one or more levels of objects, in order to contribute to the assessment of their state of preservation (i.e. spatial and material integrity, homogeneity). The geoarchaeological approach consists in determining, over several steps, if artifact assemblages were degraded by natural processes. This study also suggests some reasons for the global underutilisation of the main tools for carrying out this approach (such as studies of the spatial or particle size distribution of the lithic artifacts, of their surface state, or fabrics analysis). The time required to master and apply these tools, the collective effort to synthesize the results and the complexity of the archaeological record appear as the main factors limiting the taphonomy of material remains. Finally, in vivo experiments such as the one currently being conducted in Villard-de-Lans (Isère) allow us to better document and quantify the impact of the different natural processes involved in the formation of sites.A partir d’une sélection de travaux réalisés depuis une dizaine d’années dans des contextes géomorphologiques et stratigraphiques variés, cette thèse illustre les apports et limites de la taphonomie des sites préhistoriques principalement formés d’une ou plusieurs nappes de mobilier, dans le but de contribuer à l’évaluation de leur état de conservation (i.e. intégrité spatiale et matérielle, homogénéité). La démarche géoarchéologique employée consiste à tester en plusieurs étapes l’hypothèse d’une dégradation des ensembles de mobilier par les processus naturels. Ce travail apporte également des explications au fait que les principaux outils pour mener à bien cette démarche sont globalement sous-employés (comme les études de la distribution spatiale ou granulométrique des objets, de leurs états de surface ou l’analyse des fabriques). Le temps nécessaire à la maîtrise et à la mise en application de ces outils, l’effort collectif pour en synthétiser les résultats et la complexité de l’enregistrement archéologique auquel nous faisons face apparaissent comme les principaux facteurs limitant la taphonomie des restes matériels. Enfin, les expérimentations in vivo permettent de mieux documenter et quantifier l’impact des différents processus naturels impliqués dans la formation des sites, comme celle menée actuellement à Villard-de-Lans (Isère)