Les parcours de vie au temps de la globalisation. Un examen du « paradigme du parcours de vie »

International audienceSince the eighties, first in the United States and later in Europe, the Life Course Paradigm has been developed. The aim is to build a global theoretical framework for the dynamic study of human lives, individual or aggregate. This perspective deals with the interface between culture and nature; it focuses on the development of lives, taking into account the actors’choices inside the frame of interrelations between the bio-psychological development of the individual and its socio-historical embedment.In this article, I attempt to bring out the main principles underlying the paradigm: those of totality, of temporality and of human agency. Then I scrutinize the relation between the individual and its socio-historical environment in the current period of globalization. Finally, following D. Dannefer, I call for a “global geography” of the life courses, i. e. to extend the research, from a comparative point of view, out of the Western area to all the “world provinces”.Depuis les années 1980, aux États-Unis puis en Europe, le paradigme dit du parcours de vie a été développé. L’objectif est de proposer un cadre théorique général pour l’analyse dynamique des vies humaines, individuelles ou collectives. Cette approche porte sur l’interface entre nature et culture dans le monde de l’être humain ; elle focalise le déroulement des vies en tenant compte des choix des acteurs, dans le cadre des interdépendances entre le développement bio-psychologique de l’individu et les contextes socio-historiques de sa vie.Dans cet article, je m’attache à dégager les principes qui trament ce paradigme, ceux de totalité, de temporalité et d’individu-Sujet. Puis je m’interroge sur la relation entre l’individu et son environnement socio-historique à l’ère de la globalisation. Suivant D. Dannefer, je conclus par un appel à une « géographie globale » des parcours de vie, c’est-à-dire à sortir la recherche de la seule région occidentale pour l’étendre dans une perspective comparatiste à toutes les « provinces » du monde