Classements et classifications : une étude des bibliothèques privées au XVIIe siècle à Lyon

La question des classements et des classifications à l'époque moderne a déjà été abordée par les bibliothécaires et les historiens du livre, dans des travaux portant sur les pères de la science des bibliothèques, sur l'évolution des taxinomies jusqu'à l'adoption du système dit « des libraires de Paris », ou encore sur le classement de quelques grandes collections. Ces études ont montré qu'au XVIIe siècle, au moment où naît la « science » des bibliothèques, les taxinomies sont guidées par la volonté d'établir un ordre rassemblant tout le savoir existant, tout en étant soucieuses de sa traduction physique dans l'espace. C'est donc surtout sous l'angle des nomenclatures que le rapport entre classement et classifications a été étudié. Il s'agit ici au contraire d'interroger la réalité topographique des bibliothèques de simples particuliers, pour pouvoir cerner des pratiques de classement, et comprendre le rapport entre classements (matériels) et classifications (relevant d'un ordre intellectuel). Ceci étant possible à partir des inventaires après décès lyonnais du XVIIe siècle, qui décrivent les ouvrages au fur et à mesure de leur découverte dans l'habitation du défunt. Quels classements sont perceptibles, ou quelles combinaisons de classements ? Obéissent-ils aux classifications en vigueur ? Quelles hypothèses peut-on en inférer sur les usages qu'ont les collectionneurs de leurs livres