Vers une éthique égalitariste des droits des animaux politiquement attractive

This work is inscribed in the growing public concern for animal suffering and flourishing, but against what I think to be a self-serving (hence popular) strand in animal ethics, insofar as it only aims at improving the well-being of animals without contesting the system of exploitation enslaving them. I defend the views of philosophers and activists advocating for an equal consideration of all sentient beings, humans and nonhumans, and therefore for the abolition of the blatant exploitation of animals. A traditional interpretation of this egalitarianism has been to formulate theories of animal rights following the logic of human rights. While I endorse these attempts against utilitarian ones, I agree with Sue Donaldson and Will Kymlicka, authors of Zoopolis: A political theory of animal rights, that, like in the human case, a theory of universal and inviolable basic rights does not furnish enough moral guidance to reshape our relationships with others under just terms. After saying that animals have a right not to be killed under circumstances of justice, and therefore that we have a duty not to kill them, we still have to figure out what we should do instead. I believe that this ethical underdetermination has partly caused the political marginalization of talks of animal rights, for it falls short to allow us to imagine a just and desirable society shared with animals. It is therefore important to try to figure out what could be a good, fair, and mutually flourishing relationship with animals. Endorsing the proposal of Donaldson and Kymlicka, I present a possible answer to this question applied to domesticated animals (farm and companion animals): the idea that we should see and treat these animals as co-citizens.Ce travail s’inscrit dans la grandissante sensibilité du public à la souffrance et à l’épanouissement des animaux, mais contre ce que je crois être une tendance biaisée (donc populaire) en éthique animale en ce qu’elle consiste à ne viser que l’amélioration du bien-être des animaux sans contester le système d’exploitation les asservissants. Je défends les vues de philosophes et d’activistes prônant une considération égale de tous les êtres doués de sentience, humains et non-humains, et de fait demandant l’abolition de l’évidente exploitation des animaux. Une interprétation classique de cet égalitarisme a été de formuler des théories des droits des animaux suivant la logique des droits de l’homme. Bien que me joigne à ces tentatives plutôt qu’à des alternatives utilitaristes, je suis d’accord avec Sue Donaldson et Will Kymlicka, auteurs de Zoopolis : une théorie politique des droits des animaux, pour dire que, comme lorsqu’elle concerne uniquement les humains, une théorie des droits basiques universels et inviolables ne fournit pas un guide moral suffisant pour réformer nos relations avec les autres sous des termes justes. Après avoir dit que les animaux ont un droit à ne pas être tués dans les circonstances de la justice, et donc que nous avons un devoir de ne pas les tuer, nous devons toujours stipuler ce que nous devons faire à la place. Je crois que cette sous-détermination éthique est en partie responsable de la marginalisation politique de la rhétorique des droits des animaux, en ce qu’elle ne parvient pas à nous faire imaginer une société juste et désirable partagée avec les animaux. Il est alors important d’essayer de formuler ce que pourrait être une relation bonne, équitable, et mutuellement enrichissante avec les animaux. Endossant la proposition de Donaldson et Kymlicka, je présente une réponse possible à cette question appliquée aux animaux domestiqués (animaux de ferme et de compagnie) : l’idée que nous devrions voir et traiter ces animaux comme des concitoyens