La régulation informelle et les normes pratiques de l'action collective en Afrique

International audienceIncarnation de l’autorité dans toute société, les institutions formelles imposent à la collectivité une manière commune d’agir qui pose des limites à l’action individuelle ou collective dont elles sanctionnent les transgressions. Or, aujourd’hui, l’État en Afrique est toujours aussi paradoxal, à la fois « absent et omniprésent », il est comme dissout dans la société. En témoigne, la régulation « par le haut » – une des prérogatives juridico-politiques majeures de l’État – qui ne réussit pas à imposer une direction commune à l’existence des hommes en société. Tandis que la régulation de contrôle des institutions confine à l'anomie, les aspects légaux et illégaux des activités sont étroitement entremêlés. Les activités qui échappent aux formes instituées par les lois, les règlements, les coutumes, les institutions et les normes sociales reconnues semblent se généraliser. L’affaiblissement des régulations formelles jette une lumière crue sur l’émancipation – et la multiplication – des régulations sociales partielles et partiales d’activités qui se situent parfois en marge de la légalité. L’informalité a ainsi ouvert la voie à une multiplication de sphères d'actions illégales et non légales, voire criminelles