Éthique de l’accompagnement et herméneutique du sujet

International audienceLe recours maintenant quasi permanent à l’accompagnement dans les dispositifs d’éducation et de for-mation, d’insertion professionnelle et, de manière plus récente, dans les domaines de la santé, est de nature à susciter l’étonnement voire la défiance. Les discours qui viennent légi-timer cette nouvelle fonction semblent s’adosser à des valeurs pourtant généreuses : parité d’estime, réciprocité, réflexivité. Cependant, au-delà des métiers, postures ou pratiques, les fina-lités des dispositifs d’accompagnement sont chaque jour inter-rogées, du fait de la singularité des contextes d’exercice, des soubassements idéologiques ou institutionnels par lesquels ces nouvelles formes d’intervention se diffusent dans l’espace social. Cette massification s’opère sur un sol cependant fragile. En effet, et le foisonnement des débats sur l’accompagnement en est le symptôme, il subsiste un problème de définition pour penser ces pratiques et pour en situer les dimensions éthiques. Différents travaux ont contribué à caractériser un domaine, celui de l’accompagnement, en cherchant à différencier des fonctions, emplois, ou métiers (Paul, 2002), ou à spécifier dif-férentes conceptions : maïeutique, initiatique, thérapeutique (Paul, 2004). Cependant, malgré la valeur de ces travaux, il est possible que le travail réalisé durant ces dernières années ait contribué à naturaliser un champ professionnel sans interroger ce qui, du point de vue des pratiques sociales, constitue l’essentiel : les effets produits, les pratiques qui génèrent ces effets, les critères éthiques qui permettent de délibérer sur la valeur de ces effets, aux échelles individuelles et collectives