Jean-Marc Stébé, <i>Qu'est ce qu'une utopie ?<i>

Cahiers européens de sciences sociales, numéro 6Afin que l'utopie ne demeure pas une notion « informe », Jean-Marc Stébé s'attache dès le début de son ouvrage Qu'est-ce qu'une utopie ? à en donner quelques contours définitionnels. L'originalité réside tout d'abord en ce qu'il précise ce que n'est pas l'utopie. L'utopie n'est pas un mythe même si indubitablement celui-ci préfigure les utopies à venir. C'est que le mythe, nous explique l'auteur, est un fait social de nature collective : il est l'objet de « croyances prégnantes et totalisantes » qui en font un fait social total, pour reprendre la terminologie de Marcel Mauss. Le mythe cherche en permanence à renforcer la consistance de son message à travers une symbolique et une lexicographie visant à encenser un passé révolu. Le récit mythique se veut au-dessus des hommes et s'articule autour d'un invariant