Le traitement des rapports israëlo-palestiniens dans des cours de français sur un récit de V. Zénatti en France et en Belgique francophone

International audienceLe roman de Valérie Zénatti Une bouteille dans la mer de Gaza figure dans la liste d'œuvres préconisées par les instructions officielles du secondaire supérieur en Belgique francophone. Il s'agit d'un roman qui met en scène une jeune israëlienne, Tal, qui, consécutivement à un attentat auquel elle a échappé de justesse, désire entrer en contact avec une jeune fille de son âge en Palestine. A cette fin, elle lance un message avec son adresse mail dans une bouteille qu'elle jette dans la mer de Gaza. En réalité, le message va être trouvé par Naïm, un jeune homme palestinien vivant à Gaza. Dès lors un échange de courriers électroniques s'instaure entre les deux personnages qui essaient de faire comprendre et partager à l'autre l'histoire, les souffrances de leur peuple, les sentiments ressentis à l'égard de ceux vivant de l'autre côté. Notre recherche, conduite spécifiquement pour le colloque, repose sur une ingénierie didactique, et cherche à observer comment ce contexte politico-historique de l'œuvre, souvent sensible, est effectivement enseigné dans les classes de littérature du secondaire et si des évènements politiques ou historiques enseignés ou lus sont repris dans les écrits des élèves. Nous avons donc procédé à des enregistrements vidéo de séances de classes que nous avons transcrites afin de procéder à des analyses de pratiques ordinaires. Ces études sont particulièrement importantes pour cibler quelles sont les difficultés qu'éprouvent les professeurs débutants dans l'enseignement d'œuvres littéraires à toile de fond historique exposant de grands problèmes contemporains. Comment ces difficultés entrent-elles en relation avec celles qu'éprouvent leurs élèves ? Quels aspects sociopolitiques les professeurs privilégient-ils et quelle est la place de ces préoccupations par rapport à l'ensemble des autres savoirs, notamment génériques, travaillés grâce à ce roman ? Notre corpus est constitué de deux pratiques belges de professeurs licenciés es lettres débutants, agrégés du secondaire supérieur, avec deux classes de 4e (élèves de 15 ans), et par ailleurs d'une pratique française d'une professeure certifiée de lettres classiques dans un collège rural, en 4e (élèves de 13 ans). Ce ne sont pas des historiens. Les séances sont explicitées par des entretiens qui éclairent les intentions et les écarts entre ce qui était prévu et ce qui a été réalisé. Au terme de la séquence, un prolongement de la fin ouverte du roman, sous forme d'écriture accompagnée permet de déterminer ce que les élèves ont appréhendé du contexte sociopolitique et si les professeurs donnent des conseils aux élèves pour nourrir une réflexion sur le contexte