Pomaré, reine tahitienne et personnage colonial : « la vraie, celle des îles Marquises »

International audience« Cette femme, dont le nom était mêlé jadis aux rêves exotiques de mon enfance, m'apparaissait vêtue d'un long fourreau de soie rose, sous les traits d'une vieille créature au teint cuivré, à la tête impérieuse et dure. Dans sa massive laideur de vieille femme, on pouvait démêler encore quels avaient pu être les attraits et le prestige de sa jeunesse, dont les navigateurs d'autrefois nous ont transmis l'original souvenir ». C’est ainsi que Julien Viaud décrit dans Le Mariage de Loti Pomaré IV (1813-1877), qui vient alors de mourir. Son long règne a été marqué par la colonisation française et partant par toute une littérature dont cet extrait de Pierre Loti est la manifestation la plus connue ; mais la présente communication vise à étudier le faisceau de textes qui éclairent Pomaré comme figure exotique. Objet de discours et personnage littéraire dans les textes français, elle n’apparaît pas comme sujet mais condense bien des problématiques de l’écriture coloniale variant selon le support et la date de publication