Panser les blessures de l'âme : Le trauma dans Les Aubes écarlates de Léonora Miano

International audienceThe reiterated violence exemplified in Sub-Saharan African History has been traumatic and keeps on being kindled one way or another. Léonora Miano’s novel combines theme of memory, trauma and a fictional world. In her novel, traumatic events constantly disrupt human lives by manifesting destructive repetitive actions and, consequently, by enhancing the importance of funeral rituals - those being specific to each society. This study of the novel Les Aubes écarlates aims to articulate the notion of trauma and its consequences regarding temporal, material and spiritualruptures, as well as exploring in a given fictional society its different patterns, through themes of hope and reconstruction, renewal and the dawn. A collective trauma can be overcome through the narrative process and through different practices, including healing and therapy. To that extent, female characters specifically carry a significant role in fixing damage caused by reiterated violence caught in a loop of destructive events. Women characters’ role also includes making connection between generations of humans, ancestors and newborn ones. They restore continuity and cycle of time. Hence, collective traumas lead to question the notion of time as a strict rupture, also focusing on different meanings of wounds, taking into account their material, physical or spiritual components.Les traumatismes répétés de l'Histoire de l'Afrique subsaharienne ont été meurtriers et continuent d'être réactivés. Evoqués dans le roman de Léonora Miano, dont le devoir de mémoire supplée à la création fictive, les événements de traumatisme collectif bouleversent les vies humaines et les rituels de sépulture qui en découlent, propres à chaque société. Cette étude du roman Les Aubes écarlates articule la notion de trauma à ses conséquences, notamment à travers la rupture aussi bien temporelle, matérielle que spirituelle d'un monde traumatisé, en se focalisant sur le message d'espoir et de reconstruction, autrement dit, le renouveau, l'aube. Un traumatisme collectif se surmonte grâce à la démarche narrative de mise en mots et des pratiques du lien, du soin et de la thérapie : les personnages féminins dans ce roman revêtent le rôle central réparatrices des dégâts causés par la violence réitérée en boucle d'événements destructifs, mais aussi porteuses du flambeau des générations, liant les anciennes générations aux nouvelles, en rétablissant une continuité bafouée. Les traumatismes collectifs entraînent une remise en cause de la notion du temps en tant que rupture et invitent à penser la blessure de manière intersectionnelle selon ses composantes matérielle, physique ou spirituelle