Depuis le début du siècle, on assiste à une levée de bouclier contre l’ingénierie électoral. On en dénonce des faiblesses, de plus en plus manifestes. Mais ce constat est autant implacable qu’il est tout autant pertinent de s’interroger si l’enjeu démocratique des élections ne va pas au-delà du simple instant calendaire de « sélection crédible » des représentants. Le discours sur la banalisation absolue de l’enjeu démocratique des élections n’est-il pas théoriquement paradoxal à l’essence-même de la démocratie représentative dans la mesure où il réduirait l’ingénierie électoral en un simple moment de recrutement du personnel politique ? Il est vrai que les irrégularités, généralement systémiques, observées lors les processus électoraux dans...