La théorie du corps chez Merleau-Ponty : Sur le corps propre

Le problème de relation entre l'âme et le corps était toujours difficile. Cela n'est pas changé aujourd'hui. Autrefois, pour Descartes, le corps était une chose ou une machine. Et l'on en voit la même conception dans la physiologie mécaniste ou dans la psychologie classique. Mais, au contraire, les théories du corps contemporaines, surtout phénoménologiques ou existentialistes, traitent le corps humain comme une sorte de subjectivité, et critiquent ceux qui le considérant comme un objet. Et le cas de Merleau-Ponty est un des exemples les plus extrêmes. Il insiste sur "l'unité de l'homme", et son oeuvre principale, "Phénoménologie de la Perception (1945)", commence par la théorie du corps. Nous sommes, dit-il, ancragés dans le monde par notre corps. En ce cas, "le corps propre" ou "le corps phénoménal" n'est pas de totalité des processus physico-chimiques, mais "le moi naturel" ou "comme un sujet de la perception". Le corps propre est une existence qui annonce des mouvements de la conscience. Puisque la phénoménologie de Merleau-Ponty saisit b'abord "l'unité de l'homme", il semble qu'il n'y a pas là de problème de relation entre l'âme et le corps. Est-ce vrai, en effet? C'est notre question première. Sans doute, Merleau-Ponty répondrait que la perception a lieu à la périphérie de l'existence humaine, an lieu que le mouvement intellectuel en a lieu au centre, et aussi que celle-là est anonyme, bien que celui-ci soit individuel. Mais cette distinction de "la conscience sensible", c'est-à-dire du corps, et de "la conscience intellectuelle", dans la 2e partie de "Phénoménologie de la Perception", semble donner une grave difficulté à sa théorie de "l'unité de l'homme". A la fin, nous reprendrons aussi le thème du corps-sujet et du corps-objet que Merleau-Ponty a posé, par rapport à "Traité des Passions de l'Ame" de Descartes