La présence des héritières dans les actes politiques. Comment préparer une succession féminine de façon discrète, mais insistante ? (XIVe-XVe siècles)

La succession féminine n’est pas une évidence à la fin du Moyen Âge. Dans les principautés des Pays-Bas, elle est possible, mais, en l’absence d’un héritier mâle, elle parait difficile et risquée. Ainsi, une transition de cette sorte doit être préparée. Nous observons trois cas particuliers de cette situation dans les provinces des Pays-Bas entre les XIVe et XVe siècles. Il s’agit de Jeanne de Brabant qui succède à son père Jean III, de Marguerite de Mâle qui hérite des comtés de Flandre et d’Artois après le décès de Louis de Mâle, et de Jacqueline de Bavière, la dernière comtesse de Hainaut, Hollande, Zélande et dame de Frise après la mort de Guillaume IV de Hainaut. Comprendre comment les prédécesseurs de ces princesses se sont organisé pour anticiper cette succession et donner une place politique et sociale à leur progéniture est l’objet de cette recherche. Via la titulature dans un premier temps, et par le rôle dans les actes dans un second temps, nous tentons de déterminer l’évolution de la position détenue par ces trois femmes avant qu’elles ne succèdent à leur père. Nous cherchons également à découvrir quels étaient les apprentissages pratiques dont elles ont peut-être bénéficié, et s’il y en avait une, de quelle ampleur était l’inquiétude pour le futur chez les prédécesseurs, les princesses et leur entourage