Analyse des Pôles de Compétitivité : Contribution en vue de l’évaluation de leur performance (Cas des pôles Tunisiens)

International audienceL’innovation s’inscrit désormais au cœur des préoccupations politiques et apparaît comme étant la voie prioritaire pour promouvoir la compétitivité des économies développées et émergentes. En lui adjoignant la stimulation de l’esprit d’entreprise, l’innovation et l’entrepreneuriat convergent ainsi au sein des processus de réforme structurelle. L’innovation comme condition nécessaire pour le développement économique est principalement conçue sous des formes réticulaires. des milieux innovateurs qui s’insèrent dans un contexte techno-productif, mais aussi des milieux regroupant des acteurs aux profils variés, notamment des organismes institutionnels et des structures qualifiées de technopôles, de pépinières et plus récemment d’incubateurs. Des systèmes d’incubation autour des campus universitaires émergent pour favoriser l’émergence d’entreprises issues de la recherche universitaire (des spin-offs). Ainsi, les campus universitaires n’apparaissent plus comme un espace neutre reflétant simplement l’activité d’enseignement et de recherche; Ils deviennent un construit d’acteurs où leurs interactions sont créatrices de valeur. Notre étude de la dynamique entrepreneuriale des régions Tunisiennes porte précisément sur ces réseaux d’incubation de spin-offs, notamment au sein des pôles de compétitivité (Porter, 1998) dont le principal objectif est le développement et la concentration de l’innovation au sein des entreprises et d’instituts de recherche/formation qui travaillent dans des activités complémentaires et se trouvant à l’intérieur du même pôle. Notons toutefois que certains clusters exercent un fort pouvoir d’attractivité alors que d’autres déclinent (dalla Pria et Vicente, 2006 ; Suire et vicente, 2008) ; de même, certains clusters présentent une forte instabilité (longhi, 1999) alors que d’autres ont des cycles de vie relativement courts (Ter Wal et Boschma, 2007). La question de leur performance comme force d’attractivité et de valorisation des projets se pose clairement dans la recherche actuelle en Sciences de gestion. Notre contribution est d'analyser, à partir d'une revue de la littérature et de certains résultats empiriques, comment les responsables des pôles évaluent la performance de leur structure, devenue une priorité tant pour les pouvoirs publics que pour les acteurs qui ont contribué à sa mise en place. Sur la base d’un cadre d’analyse qualitatif à partir d’une étude de cas (Miles et Huberman, 1991), nous avons mené une étude auprès d’acteurs de structures publiques et privées, notamment dans le cadre des pôles de la Gazelle Tunis et Mecatronic de Sousse