Mesures de temps de fission par la technique d'ombre dans les monocristaux: un accès à la dissipation nucléaire

The aim of this work is to measure fission times by single crystal blocking technique and to interpret them in terms of nuclear dissipation effects. We have studied fission of lead-like nuclei in the $^{208}$Pb\, (29 MeV/u)+Si reaction at GANIL. Fission selection has been performed by Z-identification of the two fission fragments F_(1) and F_(2). The F_(1) angular distribution around the Si single crystal axis direction presents a dip in the axis direction due to blocking effects. The filling of the dip and its shape are directly related to the time needed by the nucleus to undergo fission. An event-by-event excitation energy selection has been performed using the prompt response of ORION, a 4\pi neutron detector. The evolution of the blocking dips with excitation energy has thus been followed. The blocking dips present different evolutions with excitation energy, depending on the Z_(1)+Z_(2) value. For Z_(1)+Z_(2)\leq 82 and E^(*)3\times 10^(-19)s) are observed. Simulations of the blocking effects, including post-scission emission, have been used to perform fits to the angular distributions. An estimation of the fission time distribution has been inferred from these fits for large statistics. In the case of lower statistics, only the average fission times could be inferred. The fission times obtained for lead-like nuclei have been compared to the ones measured for uranium nuclei in a similar experiment. Both times have been interpreted in the framework of statistical models of fission including dissipative effects. For uranium nuclei with E^(*)\leq 250 MeV and for lead-like with 130\leq E^(*)\leq 270 MeV, the measured fission times have been found only compatible with rather high dissipation coefficients, \beta \geq 2\times 10^(21)s^(-1).Ce travail porte sur la mesure de temps de fission par la technique d'ombre dans les monocristaux et l'interprétation de ces temps en termes de dissipation nucléaire. Nous avons étudié la fission de noyaux voisins du plomb dans la réaction ^(208)Pb+Si à 29 MeV/u à GANIL. La fission est sélectionnée par identification des numéros atomiques Z_(1) et Z_(2) des deux fragments de fission F_(1) et F_(2). La mesure de la distribution angulaire du fragment F_(1) émis avec une vitesse presque parallèle à la direction de l'axe du monocristal de silicium permet d'accéder aux effets d'ombre. Cette distribution présente un creux dans la direction de l'axe dont le taux de remplissage et la forme dépendent directement du temps mis par le noyau pour fissionner. La sélection événement par événement de l'énergie d'excitation s'est faite à l'aide de la réponse rapide d'ORION, un détecteur 4\pi de neutrons, et a permis un suivi des creux de blocage avec l'énergie d'excitation. Les taux de remplissage montrent des évolutions avec l'énergie d'excitation qui dépendent de la valeur de Z_(1)+Z_(2). Pour Z_(1)+Z_(2)\leq 82 et E^(*)3\times 10^(-19)s) dans les distributions de temps de fission. Une simulation des creux de blocage (incluant l'effet des émissions de post-scission) pour différents temps de vie \tau a permis d'accéder soit à la forme de la distribution des temps de fission (cas de forte statistique), soit uniquement à la valeur moyenne des temps de fission (faible statistique). Les temps longs mesurés pour le plomb ont été comparés aux temps mesurés dans une expérience similaire pour de la fission de l'uranium. L'ensemble de ces temps a été interprété dans le cadre d'approches statistiques de la fission incluant la dissipation nucléaire. Pour l'uranium, avec E^(*)\leq 250 MeV, et pour le plomb, avec 130\leq E^(*)\leq 270 MeV, les temps de fission ont été trouvés compatibles avec des coefficients de dissipation relativement élevés, \beta \geq 2\times 10^(21)s^(-1)