Des strates de roches au soubassement d'une œuvre : le patrimoine géologique au prisme des humanités numériques

International audienceThis communication intends to question the contribution of digital humanities in the valorization of geological heritage. By returning to the choices that have led to the creation and launching of the Geological notebooks of Philippe Glangeaud website, we'll show that, beyond the access to digitized documents, the consultation of the online corpus is the vector of a new understanding of the geologist's scientific method. In this beginning of the twentieth century, Philippe Glangeaud attests the change of practices that moves Geology from the realm of naturalistic description to the one of modern science, with its requirements of quantification and publications.If the placing of this research data online reveals an invaluable scientific heritage, and gives the keys of a modern epistemology of discovery in geology, it also highlights territory as a heritage to reconsider. Through geolocalisation, the website reveals Auvergne as a place, by updating its strata and its rocks, and invites to a both real and virtual journey in the Massif Central. Philippe Glangeaud himself had perfectly understood the wealth of these territories and many of his writings seem to be written today, deliberately to support the candidacy of the Chaîne des Puys for inclusion on the UNESCO World Heritage. Digital humanities, understood here as provision and geolocalisation of online corpus, opens a fertile field of research on the relationship between places and works, which is the thread of the LIDO project of the MSH of Clermont. Through this prism, digital humanities give heritage new dimensions. Whether scientific, literary or historical, heritage shapes places. And the vision of this place via digital tools reveals in return heritage as an interdisciplinary construction.Cette communication entend interroger l'apport des humanités numériques dans la valorisation du patrimoine géologique. En revenant sur les choix qui ont présidé à la mise en ligne des carnets géologiques de Philippe Glangeaud nous montrerons que par-delà l'accès aux documents numérisés, la consultation du corpus en ligne est le vecteur d'une compréhension nouvelle de la démarche scientifique du géologue auvergnat. En ce début de XXe siècle, Philippe Glangeaud témoigne du changement des pratiques qui font passer la géologie du domaine de la description naturaliste à celui de la science moderne, avec ses exigences de quantification et de publications. Si l'éditorialisation de ces sources de la recherche révèle un patrimoine scientifique inestimable, et donne les clés d'une épistémologie moderne de la découverte en géologie, elle met également en exergue le territoire comme patrimoine à reconsidérer. Par le truchement de la géolocalisation, le site Internet révèle l'Auvergne comme lieu, par la mise au jour de ses strates et de ses roches, et invite à un cheminement à la fois virtuel et réel dans le Massif Central. Philippe Glangeaud avait lui-même parfaitement compris la richesse de ces territoires et plusieurs de ses écrits semblent avoir été rédigés délibérément pour soutenir la candidature actuelle de la Chaîne des Puys à l’inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO…Les humanités numériques, entendues ici comme mise à disposition et géolocalisation des corpus en ligne, ouvrent un champ de recherche fertile sur la mise en relation des lieux et des œuvres, fil conducteur du projet LIDO de la MSH de Clermont-Ferrand. À travers ce prisme, les humanités numériques donnent au patrimoine de nouvelles dimensions. Qu'il soit scientifique, littéraire ou historique, le patrimoine façonne les lieux. Et la vision de ces derniers via l'outil numérique fait apparaître en retour le patrimoine comme construction interdisciplinaire