Flaubert et les classiques sans âge

International audienceSi « chaque siècle a son encre » (Voyage en Orient) et s’il arrive donc fréquemment au romancier de reprendre à son compte l’identité forte que l’histoire littéraire accole à chacun de ces siècles, Flaubert s’élève encore plus souvent contre les hiérarchies stériles et convenues qui découlent de cette manière cloisonnante et normée d’envisager la littérature : tous les auteurs du XVIIe siècle ne se sont pas plus distingués par leur bon goût que ceux du XVIIIe ne sont à l’origine d’une décadence de la littérature. Cependant, la réhabilitation sensible du dernier siècle contre celui qui l’a précédé, loin de conduire Flaubert à penser ces deux siècles comme un âge classique étendu, souligne que, pour lui, il n’y a pas d’âge(s) classique(s), mais seulement des individualités, des classiques qui se développent indifféremment à tous les âges , c'est-à-dire dans tous les siècles